Patagonie : entre Chili et Argentine

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Voilà un peu plus d'un an que, lors d'une discussion sur les voyages, Muriel nous a demandé à Christophe et à moi : et ça vous dirait l'Argentine ?
Tenté par l'aventure, notre petit groupe, qui a grandi entre temps en accueillant Julien, a établit un itinéraire. Au départ, et comme souvent, on voulait tout voir. Puis il a bien fallu se rendre à l'évidence : en trois semaines on ne pourrait pas tout faire. Après plusieurs rencontres et coups de téléphone ce fut décidé : nous irons en PATAGONIE.

Photo de voyage en  Argentine

Voyage en Argentine de 3 semaines (Octobre 2005) raconté par stéphanie

Jour 1 : El Calafate

Après de longues heures d'avion, nous voici enfin arrivés à destination. Au moment d'atterrir, l'avion survole le Lago Argentino d'une couleur bleu glacier. De belles photos en perspective.
El Calalfate tient son nom d'un fruit qui ressemble à une myrtille et dont la confiture semble être la spécialité de la ville.
Cette petite bourgade ressemble à une ville de dessin animé : petits bâtiments en bois de toutes les couleurs, rues pavées, etc. C'est une ville très agréable, surtout sous le soleil.
Nous descendons à notre hôtel, l'albergue Lago Argentino, tenu par Javier et Veronica qui sont vraiment très sympathiques. Les chambres sont rénovées et très propres.
Nous profitons de l'après midi pour acheter nos billets de bus qui nous permettrons, dès le lendemain matin, de franchir la frontière en direction du Chili.


Jour 2 : El Calafate (Argentine) / Puerto Natales (Chili)

7H30, départ matinal en bus pour rallier Puerto Natales au Chili et commencer le fameux W (trek de 4 jours dans le parc national Torres del Paine).

Les paysages sont vraiment impressionnants. Le bus roule pendant des heures sans croiser âme qui vive mis à part quelques moutons par ci par là, puis soudain s'arrête pour une pause dans un petit resto sorti de nulle part.

Le trajet dure environ 5 heures et le bus nous dépose à Puerto Natales, ville côtière. Après l'installation à l'hôtel nous nous régalons de notre premier repas de viande : succulent.

L'après midi sera consacré à une ballade dans la ville et une séance photos de l'océan et des bateaux de pêche.


Jour 3 : Torres del Paine : Laguna Amarga / Refugio Chileno

Dès 7H00 du matin, nous sommes déjà sur le pied de guerre et reprenons le bus en direction du parc national de Torres del Paine.

Arrivés à la Laguna Amarga, nous nous munissons d'une carte fournie par les rangers et c'est parti pour 4 jours de trek dans le parc.

Cette première journée de marche, toute en montée, se fait sous la pluie. Et oui, on l'avait souvent entendu, en Patagonie, vous pouvez rencontrer les 4 saisons dans une même journée ou en quelques jours. Nous en ferons nous mêmes l'expérience et dirons donc qu'aujourd'hui, avec la pluie, c'est un temps d'automne.

Arrivés au refuge Chileno, notre programme prévoyait le dépot des sacs et la pause déjeuner avant de faire un aller retour aux Torres, pics de granit majestueux dont le parc tire son nom.

Au lieu de ça, nous nous retrouvons tous bloqués au refuge à regarder le ciel en espérant une accalmie, mais la pluie ne cesse de tomber. Le spectacle des tours ne sera pas pour aujourd'hui. Nous espérons juste que le temps s'améliorera le lendemain. Nous en profitons pour lier connaissance avec d'autres personnes dont Rosie (une anglaise) en vacances avec sa copine Alessandra (une corse vivant à Londres) et un autre français avec qui, nous ne le savons pas encore, nous allons faire un petit bout de chemin.


Jour 4 : Torres del Paine : Refugio Chileno / Refugio Los Cuernos

Ce matin, tout le monde a le sourire : le soleil est là et on aperçoit le sommet des tours qui était, hier encore, perdu dans les nuages. Depuis le refuge ça a déjà l'air superbe.

Tout au long du chemin sinueux, les Torres jouent à cache cache avec les randonneurs : on les aperçoit, puis elles disparaissent derrière la montagne ou la fôret pour réapparaitre de nouveau, toujours un petit peu plus proches que la fois précédente. Une dernière montée, un dernier effort et enfin, elles sont là, se dressant face à nous : les trois Torres perchées au dessus de leur lagune. Silence total, admiration de la magie de la nature. Puis on entend résonner les clics des appareils photos car il faut bien immortaliser ce court instant. Après une demi heure au sommet, il est temps de redescendre car nous n'oublions pas que nous sommes sur une partie de l'itinéraire qui aurait due être bouclée la veille.

Retour au refuge pour récupérer les sacs et nous repartons, toujours sous le soleil : aujourd'hui, c'est le printemps en Patagonie. Nous longeons le lac Nordenskjold. Toujours ces paysages immenses. Un peu avant l'arrivée au refuge, nous récupérons le fameux français rencontré la veille. Il est assis au bord du chemin, la mine décomposée et arrive tout juste à nous dire qu'il s'appelle David. Pas facile de marcher seul avec un sac de 17 kg sur le dos (dont une tente qui ne lui servira pas de tout son séjour). Il se rallie à notre petit troupe pour quelques minutes, puis nous le perdons à nouveau après une pause de laquelle il ne repartira pas quand nous (en fait nous le soupçonons de s'être endormi). Nous arrivons au refuge Los Cuernos en même temps que les nuages.

Peu de temps après notre arrivée c'est au tour de David d'entrer dans le refuge. Nous retrouvons également Rosie et Aless devant un bon repas chaud pris à proximité du poële. Dehors le neige a pris la place du soleil et nous voilà en hiver. Décidement, dans ce pays, il n'y a pas de saison, ou plutôt il y a trop de saisons.


Jour 5 : Torres del Paine : Refugio Los Cuernos / Refugio Pehoe

La neige n'a pas cessé de tomber durant la nuit et nous nous réveillons avec quelques 15 cm de neige fraîche. Vu la météo et l'état du chemin, notre petite troupe décide de partir en convoi exceptionnel et c'est dans la joie et la bonne humeur que nous enfilons sur-pantalon, chaussures et gants (2 mains gauches pour Rosie ;-).

Pendant toute la journée, nous longeons plusieurs lacs, dont le lac Pehoe qui est immense. Notre itinéraire prévoyait un passage dans la Valle del Frances (vallée qui mène au pied des glaciers), mais après discussion avec le gardien du camping le plus proche (et oui, si ça vous tente le camping est possible dans le parc), cette partie du trajet n'est pas recommandée suite aux fortes chutes de neige de la nuit.

Cela ne nous empêche pas de garder le sourire et de continuer notre chemin au bord du lac, parfois en hauteur, parfois en longeant de très belles plages. D'ailleurs, c'est sur l'une d'entre elles que nous avons momentanément perdu le chemin, caché sous la neige fraîche : il ne fallait pas partir les premiers et ouvrir la trace. Après quelques hésitations, nous revoici sur le bon itinéraire.

En début d'après midi, nous arrivons au refugio Pehoe. Grand bâtiment froid et austère, ce refuge qui se veut le plus grand et le plus moderne du parc nous a un peu déçus par rapport aux chaleureux petits refuges précédents. On se retrouve également avec beaucoup plus de touristes que les nuits précédentes puisqu'il est possible d'arriver directement ici par bateau. Nous passons notre après midi à bouquiner, jouer aux cartes et faire sécher chaussures, chaussettes et sacs de couchage. Après 5 heure de marche dans et sous la neige, les affaires sont trempées.


Jour 6 : Torres del Paine : Refugio Pehoe / Puerto Natales

Sur le papier, notre itinéraire prévoyait un départ à la frontale, avant le lever du soleil, pour rejoindre le refugio Grey et prendre le bateau traversant le lac Grey (glacier Grey et icebergs). Cependant, nous avons abandonné cette idée, les rangers ne trouvant pas cela faisable à cause du mauvais temps. Il y a bien eu débat la veille pour savoir si l'on continuait ou non sur notre lancée jusqu'au refugio Grey, mais l'idée fut abandonnée.

Finalement, le trek W initialement prévu se sera transformé en L puisque nous ne seront pas remontés jusqu'à la Valles de los Frances, ni allés jusqu'au Lago Grey. Mais les paysages que l'on pu voir durant ce trek valaient quand même un détour par le Chili.

Nous passons donc une matinée supplémentaire au refugio Pehoe, prenons le bateau de midi qui nous ramène au départ du bus en direction de Puerto Natales. Durant tout le trajet en bus, Christophe et David en profitent pour tirer une dernière fois le portrait des tours et du parc, avec en prime quelques guanacos. Ces beaux clichés valent bien une petite courte échelle durant la pause, histoire de nettoyer un peu la vitre du bus (à l'eau et au kleenex).

Une dernière soirée à Puerto Natales et c'est là que notre petite troupe va se séparer. Cela fait peu de jours que nous nous sommes rencontrés mais on s'est tous immédiatement bien entendu et on a l'impression de se connaître depuis longtemps. Après un super resto (Pisco Sour, avocat au crabe et noix de Saint Jacques), nous reprenons chacun notre itinéraire, non sans un petit pincement au coeur. Nous accompagnons les filles à leur bateau pour leur croisière de 4 jours et quittons David qui continue sa visite du Chili. Pour nous, dès demain, ça sera le retour en terre argentine.


Jour 7 : Puerto Natales / El Calafate / El Chalten

7H30 du matin, nous revoilà dans le bus en direction de El Calafate. Nous repassons la frontière avec une petite frayeur en ce qui me concerne puisque le douanier avait oublié de tamponner mon passeport lors de notre entrée au Chili, ce qui a fait rire mes compagnons de voyage me traitant de clandestin. Mais le bus passant par le même poste frontière qu'à l'aller, pas de problème : j'ai même pu récupérer le tampon manquant.

De retour à El Calafate à 12H30, nous entrepenons de trouver un petit resto pour déjeuner (la ville n'en manque pas) puis nous faisons quelques courses en prévision de nos prochains jours à El Chalten, au pied du mont Fitz Roy. Barres de céréales en poche et sacs sur le dos, nous nous rendons au terminal de bus pour le départ prévu à 18H00.

Arrivée tardive (22H00) à El Chalten et recherche de notre hôtel dans la nuit. Nous traversons la moitié de la ville. Elle a été construite dans les années 80 pour permettre aux trekeurs d'avoir un point de chute. Elle ressemble un peu à une ville de western, encore en construction, avec des petites auberges et restaurants plantés deci delà. Nous trouvons enfin notre hôtel, le Nothofagus, tenu par une dame très gentille. Après le froid et le vent à l'extérieur, nous sommes surpris par la chaleur qui règne à l'intérieur. L'hôtel est très confortable avec des chambres vraiment jolies et de l'eau chaude à volonté, ce que nous apprécions tous.


Jour 8 : El Chalten : Laguna de los tres / Fitz Roy

Depuis nos chambres, nous apercevons déjà le grandiose Fitz Roy baigné de soleil. Nous oublions l'heure matinale et, après un copieux petit déjeuner, nous retraversons la ville pour arriver au point de départ du sentier qui mène à la Laguna de Los Tres. Au bout d'une heure et quart de marche, premier panorama sur le Fitz Roy. C'est tellement beau que nous faisons une longue pause, histoire de faire chauffer les appareils photos.

Puis nous reprenons le chemin qui longe plusieurs petites lagunes. Un dernier effort, une dernière montée, et nous voici au pied du géant. Il est vraiment magnifique et ne se cache pas dans les nuages, ce qui n'est pas toujours le cas.

La pause déjeuner se fait sans quitter le Fitz Roy du regard, puis nous nous rapprochons encore un peu plus pour l'admirer une dernière fois de près avant de redescendre sur El Chalten.


Jour 9 : El Chalten : Lago del Desierto / Laguna Huemul / Chorillo del Salto

Aujourd'hui, dimanche, c'est jour d'élection. En Argentine, le vote est obligatoire et les restaurants et bars ne servent plus d'alcool à compter de la veille de l'élection afin que tous le monde ait l'esprit clair pour son vote.
Aujourd'hui, nous avons décidé de ne pas trop faire d'efforts, car demain sera une très longue journée de marche. C'est le calme plat sur la ville. Nous réussissons tout de même à trouver un chauffeur qui nous conduit jusqu'au Lago del Desierto, un joli lac de couleur bleu glacier. Pour ne pas perdre le rythme, nous faisons quand même une petite marche d'une heure et demi (après tout nous sommes venus pour marcher !) jusqu'à la Laguna Huemul et le glacier du même nom. Sur le chemin du retour, nous faisons également un petit crochet par la cascade Chorillo del Salto.
De retour à El Chalten, nous passons par la casa del guia pour réserver un guide pour le lendemain.


Jour 10 : El Chalten : Randonnée glaciaire sur le Cerro Torre

4H30 du matin, dur dur mais il faut bien se réveiller puisqu'avec l'heure matinale commence une grande journée de marche. Le rendez vous est prévu à 5H00 avec notre guide. Le temps d'essayer les crampons et nous voilà partis en direction du Cerro Torre. Après une longue marche d'approche de 4 heures et le passage assez rocambolesque d'une tyrolienne que même Julien (que l'on n'avait pas prévenu volontairement sinon il ne serait jamais venu) a réussi, nous voici arrivés au pied du géant.
Avant de pouvoir admirer le sol bleuté du glacier, nous franchissons, crampons aux pieds, un premier passage où la glace est noire du fait de la poussière, de la terre et de la roche charriées par le glacier. Puis nous déjeunons tout en s'essayant, chacun notre tour, à l'escalade sur glace......inoubliable. Après cette petite ballade de trois heures sur la glace, il est temps de quitter les crampons et de repartir en sens inverse. C'est là que la fatigue commence à se faire sentir et que l'on se demande si c'est réellement le même chemin qu'à l'aller, tant celui ci semble interminable (oui là, après la colline c'est bon on est arrivé, et une fois au sommet, ce n'est pas la ville en contrebas mais une autre colline et ainsi de suite). Et c'est finalement après onze heures de marche que nous terminons cette journée riche en images et émotions.


Jour 11 : El Chalten : Pliege Tumbado

Pour ce dernier jour à El Chalten, ce n'est pas nous qui ferons des efforts mais nos montures, puisque nous avons décidé d'aller à cheval jusqu'au Pliege Tumbado, histoire d'admirer l'autre face du Fitz Roy. Malheureusement, nous ne verrons rien du tout puisqu'après la pluie, nous finissons l'ascension sous la tempête de neige et rentrons trempés et bredouilles à El Chalten après quelques heures de cheval. Mais encore une fois, ce sont les aléas de la Patagonie et il faut faire avec et garder le sourire. Cette nuit sera la dernière à El Chalten.


Jour 12 : El Chalten / El Calafate : Laguna Nimes

Nous avions prévu un jour supplémentaire à El Chalten pour parer à un risque de trop mauvais temps qui nous aurait cloué une journée à l'hôtel, mais finalement, nous n'en aurons pas eu besoin. C'est donc dès le matin que nous nous rendons à l'arrêt de bus pour retourner à El Calafate. Un dernier coup d'oeil sur le Fitz Roy depuis la fenêtre du car et adios El Chalten.
De retour à El Calafate, nous retrouvons notre hôtel et y laissons nos bagages. Lors de notre premier passage, nous avions remarqué une petite lagune toute proche de la ville. Après renseignements, nous apprenons qu'il s'agit de la Lagua Nimez, qui est en fait une réserve ornithologique. C'est un endroit vraiment reposant où il est possible de voir énormément d'oiseaux et où les chevaux paissent en liberté. Le lieu est vraiment très calme et il fait un temps magnifique. Nous décidons de profiter de cet instant de détente pour pique niquer au bord de la lagune. Nous terminons la journée par la visite d'un intéressant petit musée sur l'histoire de la Patagonie.


Jour 13 : Glacier Perito Moreno

Depuis notre arrivée, nous cherchions un moyen sympa de découvrir le Perito Moreno, un des symboles de l'Argentine. En effet, la plupart des excursions proposent le transport puis vous laissent, quatre heures durant, sur les passerelles situées aux abords immédiats du glacier. Heureusement, nous avions nos sources, puisque Rosie et Aless nous avaient parlé du tour alternatif proposé par l' Albergue del Glaciar de El Calafate. Et nous avons opté pour ce choix. Le minibus passe nous chercher à l'hôtel et nous sommes les derniers à monter à bord. Nous nous coltinerons donc les petits strapontins situés dans l'allée centrale, pas très confortables. Le minibus nous dépose assez loin du glacier et c'est à pieds que nous rapprochons. Cela permet à chacun de découvrir lentement le glacier qui se dessine de mieux en mieux à l'horizon. Masse bleutée impressionante, le Perito Moreno est l'un des symboles de la Patagonie. Comme dirait Javier, le propriétaire de notre auberge, quand on lui a dit que c'était magnifique : "Et oui, la Perito Moreno c'est ......le Perito Moreno !" Les argentins de Patagonie sont si fiers de leur glacier, qu'il est pour eux unique et incomparable. D'ailleurs, nous confirmons. Au cours de la ballade, nous aurons même la chance de voir quelques blocs de glace se détacher du glacier. C'est vraiment superbe. Après un pique nique sur les passerelles où nous retrouvons tous les touristes aglutinés, nous embarquons sur un bateau pour une petite approche sur l'eau du géant. Le temps est magnifique, les paysages superbes, c'est vraiment une belle journée.


Jour 14 : Randonnée à cheval à travers la pampa

Ce matin, nous avons rendez vous au ranch Cabalgata en Patagonia puisque nous avons décidé, à l'unanimité, de partir pour une randonnée de deux jours à cheval. Chacun fait connaissance avec sa monture et nous voici partis avec deux gauchos et un petit chien à travers la pampa. Nous sommes également accompagnés d'un jeune cheval sans cavalier mais qui porte nos sacs, sans doute pour l'habituer à avoir quelque chose sur le dos.

Nous traversons El Calafate et, peu de temps après le départ, le jeune cheval commence à faire des siennes. Visiblement, il n'apprécie pas ce qu'il porte, réussi à échapper au gaucho qui le tient par une longe et part au galop pour s'arrêter quelques centaines de mètres plus loin, se rouler dans la boue et la vase d'un petit ruisseau pour se débarasser de son fardeau. Mon sac à dos n'y résistera pas (sangle cassée et bonne odeur de vase : une chose est sûre, je ne passerais pas inaperçue à l'aéroport au moment de rentrer).

Après ce petit incident, nous repartons et nous longeons le Lago Argentino parsemé d'icebergs. L'allure est assez lente, ce qui nous laisse le temps d'admirer le paysage.

Pour la pause déjeuner, les gauchos nous préparent un repas mémorable : viande et légumes cuisinés au vin sur un feu de bois. On se croirait au temps des cowboys.

Le paysage de l'après midi est tout aussi beau avec la traversée de grands espaces déserts dans la pampa. Puis, vers 17 heures, nous apercevons une estancia au loin. C'est là que nous passerons la nuit. Arrivés chez nos hôtes, nous mettons le pied à terre et faisons connaissance avec les propriétaires. Monsieur est en train de scier en deux un agneau qu'il vient de tuer et qui composera en partie notre repas du soir. Quant à Madame, elle revient des courses (on se demande d'ailleurs où elle va les faire tant c'est désert par ici) et nous prépare un goûter si copieux que l'on se dit qu'on ne pourra rien avaler au dîner.

L'estancia est vraiment typique. Rien à voir avec les estacias de luxe pour touristes. Ici, on partage vraiment le quotidien des argentins qui ont choisi ce mode de vie. Le repas est un régal avec une soupe, des salades, un demi agneau et des fruits. Puis il est l'heure d'aller se coucher.


Jour 15 : Randonnée à cheval à travers la pampa

Le matin, après le petit déjeuner, nous visitons la maison des ancêtres de la propriétaire de l'estancia, située juste à côté de la batisse où nous avons passé la nuit. Cette vieille demeure est remplie d'objets d'époque et d'anciennes photos. Nous apprendrons que l'arrière grand père de notre hôte était un militaire français parti chercher l'eldorado en Amérique du Sud.

Après la visite, nous remercions chaleureusement cette famille d'accueil et retrouvons nos montures pour une deuxième journée à cheval. Alors que nous étions restés au pas la veille, nos gauchos nous autorisent le galop et chevaux et cavaliers s'en donnent à coeur joie. Un peu trop peut être puisque les chevaux commencent à s'exciter et le mien fini même par me désarçonner avec plus de peur que de mal heureusement. Après ce petit incident, tout le monde se calme et nous reptartons tranquillement au pas. Pour la pause déjeuner, nous avons droit à une énorme cuisse d'agneau cuite au feu de bois. Puis nous repartons après une petite heure de repos. Mais cette journée et plus longue que celle de la veille et nous devons accélérer la cadence, puisque Muriel (qui ne sera pas avec nous pour la fin du périple) doit reprendre son avion le soir même pour rentrer en France. C'est donc au trot que nous retournons à El Calafate où nous déposons Muriel avec une certaine envie (elle au moins, peut enfin descendre de son cheval) avant de continuer jusqu'au ranch. Une fois arrivés, nous faisons bien rire les enfants du coin qui nous regardent amusés descendre tant bien que mal de nos montures et marcher avec difficulté une fois la terre ferme retrouvée. Il n'y a pas à dire, deux jours de cheval, ça laisse des traces et beaucoup de courbatures.


Jour 16 : El Calafate / Trelew

Après une grasse matinée, nous nous réveillons en constatant que les courbatures dues aux deux jours précédents sont encore présentes.

Nous préparons nos affaires car nous quittons El Calafate vers 19H30 pour nous rendre à la péninsule de Valdes. Notre vol étant assez tard, nous en profitons pour faire un peu de shopping à El Calafate (plus tard nous nous apercevrons que cela était une bonne idée, puisque nous n'avons trouvé nulle part ailleurs le même artisanat).

Après un dernier jus de fruit frais dans un petit bar sympa où nous avions pris nos habitudes, nous récupérons nos sacs à l'hôtel, remercions une dernière fois Javier pour sa gentillesse et embarquons dans un taxi, direction l'aéroport.

Arrivés à Trelew après 1H30 de vol, nous montons dans un bus affrêté par les hôtels de Puerto Madryn. Nous faisons tout le tour de la ville pour déposer les autres passagers, avant d'arriver les derniers à notre hôtel.

Nous sommes accueillis par la propriétaire et lui indiquons que le lendemain, nous souhaitons faire l'excursion à la péninsule de Valdès pour voir les baleines. Elle décroche son téléphone et compose plusieurs numéros avant de nous trouver trois places. Ouf, nous avons bien cru ne pas pouvoir réserver mais c'est fait. Le départ est prévu le lendemain matin à 7H00, devant l'hôtel.


Jour 17 : Péninsule de Valdès

Levés à 6H15, c'est déjà la course car le petit déjeuner n'est pas servi avant 7H00, heure du départ pour notre excursion. Heureusement, nous déjeunons à 6H45 et sommes prêts pour le départ. Un minibus arrive mais il prend deux filles du même hôtel que nous et, quand nous lui montrons nos vouchers, la guide nous informe que ce n'est pas le bon minibus et qu'il faut attendre. Nous les voyons repasser à plusieurs reprises devant l'hôtel car ils font le tour de la ville pour récupérer tous les touristes à destination de la péninsule. Au bout d'une heure d'attente, le minibus revient une dernière fois et s'arrête devant nous. La guide sort pour nous dire que finalement, c'est bien dans ce bus que nous devons monter.

Enfin installés, nous partons sur une route, qui deviendra ensuite une piste, pour arriver à Puerto Pyramides, où un bateau nous attend pour aller voir les baleines. C'est une excursion vraiment plus touristique que ce que nous avons l'habitude de faire. Nous enfilons tous un gilet de sauvetage et embarquons sur de gros bateaux qui partent à la queueleuleu en quête de l'animal. Au passage, nous voyons quelques éléphants de mer et otaries. L'excursion dure environ 1H30 et nous apercevons de nombreuses baleines. Je dit apercevoir plutôt que voir car les animaux restent presque totalement immergés, seul leur dos et parfois leur queue sortent de l'eau, mais c'est sympa quand même.
Après cela nous pique niquons sur la plage avant de se diriger vers une colonie d'éléphants de mer et d'otaries. C'est à cet endroit que les orques viennent chasser en s'échouant sur la plage et nous apprenons qu'il n'existe que deux endroits au monde où les orques utilisent cette méthode de chasse.
Puis nous prenons le chemin du retour.


Jour 18 : Punta Tombo

Une nouvelle fois, réveil matinal en vue du départ de l'excursion à Punta Tombo pour voir les toninas et les pingouins. Cette fois ci, nous ne nous inquiétons pas et déjeunons tranquillement. Comme la veille, le minibus est en retard.

Avant d'arriver à Punta Tombo nous faisons un petit tour en mer pour aller voir les toninas (petits dauphins noir et blanc). Ils sont nombreux et rasent le bateau, ce qui permet de bien les observer.

Punta Tombo est le lieu de nidification d'une colonie de pingouins. On peut les approcher de très près, même si quelques barrières sont là pour préserver leur tranquilité. Il y en a de partout, certains dans l'eau, d'autres se déplaçant ou couvant leurs oeufs. Ils vivent leur vie sans faire cas des dizaines de touristes qui les observent et les photographient. Nous faisons une petite ballade parmi ces drôles d'oiseaux puis reprenons notre minibus.

Sur le chemin du retour, nous faisons un arrêt par la casa del te où nous dégustons toutes sortes de gâteaux et faisons un peu plus connaissance avec un couple d'espagnols. Christophe en profite pour pratiquer son espagnol en parlant avec eux (vive la méthode Assimil). Puis nous retournons tranquillement vers Puerto Madryn pour notre dernière nuit sur place.


Jour 19 : Trelew / Buenos Aires

Dès 8H00, nous nous retrouvons avec le couple d'espagnols rencontré la veille à l'aéroport de Trelew et attendons tous ensemble le vol pour Buenos Aires.

Arrivés à Buenos Aires à 11H30, nous sommes surpris par la chaleur qui règne dans la ville. Après le vent et le froid de l'extême sud puis la tiédeur de Puerto Madryn, nous changeons complétement de climat. De même, après les grandes étendues désertes de la Patagonie, nous nous retrouvons dans l'une des capitales les plus polluées de la planète et, à peine arrivés, le grand air nous manque déjà. On a vraiment l'impression d'étouffer. Nous déposons nos bagages à l'hôtel où le réceptionniste nous montre sur un plan tous les endroits de la ville à ne pas manquer.

Pour ce premier jour, nous optons pour une ballade le long du fleuve et en profitons pour visiter un ancien voilier de la marine nationale argentine qui a plusieurs fois fait le tour du monde. Il fait vraiment chaud et la ville est en perpétuelle agitation. Que de différences avec la Patagonie !

Après la visite d'une partie de la ville et un petit passage par l'hôtel, nous dînons dans un restaurant connu pour ses steacks : décidement, la viande est vraiment la spécialité de l'Argentine.


Jour 20 : Buenos Aires

Ce matin, nous continuons la visite de Buenos Aires en commençant par le quartier de "la Boca". En fait, il s'agit de deux ou trois rues colorées et remplies de marionnettes géantes telles qu'on peut en voir lors des carnavals. C'est vraiment très animé, mais il est conseillé de rester dans les rues principales car c'est apparement un endroit assez "craignos" dès que l'on sort du coin touristique. On vient donc à la Boca en taxi et on en repart par le même moyen.

Puis nous visitons un immense cimetière et nous nous rendons dans un petit jardin japonais où nous profitons du calme et de la fraîcheur toute relative pour pique niquer au milieu des bassins.

Nous passons ensuite devant les principaux monuments de la ville (hôtel de ville, obélisque, etc). Enfin, un dernier détour par le supermarché pour l'achat de quelques bouteilles de vin et voici que s'achève une journée encore bien remplie.


Jour 21 : Buenos Aires

Ce matin, tout le monde est un peu nostalgique puisque c'est notre dernier jour de vacances et nous reprenons l'avion ce soir pour Paris.

Après une grasse matinée, qui annonce que la journée sera relativement calme, nous décidons de préparer nos sacs. Comme d'habitude, il faut batailler pour tout faire rentrer (et pourtant, nous ne ramenons pas beaucoup de souvenirs, mais les bouteilles de vin c'est encombrant et peu pratique à transporter).

Après le déjeuner, les garçons décident de partir à la recherche d'empanadas pour le repas du soir car notre avion décolle à 22H10.

Ensuite, nous flânons à l'hôtel en surfant de temps en temps sur internet, dans l'attente de notre taxi prévu à 16H30 (c'est tôt en effet, mais à Buenos Aires, avec les embouteillages, on connait l'heure à laquelle on part mais jamais celle à laquelle on arrive). Finalement, le taxi sera à l'heure et nous en avance à l'aéroport. Nous en serons quitte pour quatre heures d'attente avant le départ de l'avion.


Jour 22 : Retour en France

Ca y est, cette fois ci les vacances sont vraiment finies et l'avion vient de se poser à Roissy Charles de Gaulle. Nous devons nous dépêcher, car nous avons à peine une heure pour récupérer nos bagages et courrir attraper le train qui nous ramènera à Annecy via Lyon. Sinon, nous serons quitte pour le TGV suivant avec un terminus à Lyon sans correspondance pour Annecy.
Comme un fait exprès, au moment même où l'on aperçoit nos sacs sur le tapis roulant, une alerte est donnée pour un bagage abandonné et tout le monde est prié de quitter le terminal. Nous réussissons in extremis à attraper nos sacs et arrivons à la gare à peine 5 minutes avant le départ du train (arrivée mouvementée). Dans le train qui nous ramène à la maison, nous dégustons nos dernières empanadas, en nous remémorant déjà les plus beaux souvenirs de ces trois semaines passées au milieu de paysages grandioses.



Un voyage dans les grands espaces désertiques avec des paysages superbes. Admirez ce qui défile devant vos yeux et gardez votre calme même si le soleil n'est pas tous les jours au rendez vous, car il finira toujours par revenir.
Bon voyage !

Voyage raconté par stéphanie

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