Nous avons déjà visité plusieurs pays mais pas encore le continent africain. Même si la 4ème plus grande île du monde s'est séparée depuis fort longtemps de l'Afrique pour se retrouver à 400 km, le mode de vie malgache (dont le maître mot est "mora mora" : doucement) ressemble pour beaucoup à celui de l'Afrique.
Le plus difficile a été de déterminer sur quelle partie de l'île visiter car le pays est immense et les transports lents.
Nous nous limiterons donc au Sud de l'île avec la descente de la fameuse RN7, pour finir par quelques jours dans le parc des Tsingys de Bemaraha.
Trekking à Madagascar de 3 semaines (Mai 2007) raconté par stéphanie
Après plusieurs heures passées dans le train (Annecy / Lyon / Roissy), nous voici arrivés à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Premier souci : il n'y a plus de bus faisant la liaison en les différents terminaux et le nouveau système de liaison (style métro) n'est pas encore opérationnel. C'est donc à pieds avec tous nos bagages que nous quittons la gare SNCF pour rejoindre notre terminal de départ (petit entraînement avant le trek).
Quelques minutes plus tard, nous enregistrons nos bagages, puis c'est l'embarquement dans un avion d'Air Madagascar pour un vol sans escale jusqu'à Tana.
Béatrice est déjà sur place depuis la veille. Ayant pu dénicher un vol intérieur à destination de Fianarantsoa (vol qui était complet lorsqu'elle s'est renseignée en France), elle nous attend à Tana pour repartir avec nous le lendemain matin. Nous nous sommes fixés rendez vous à l'aéroport de Tana.
L'avion qui nous transporte n'est pas de toute première jeunesse, mais nous avons la chance d'avoir trois sièges pour deux, ce qui nous permet de relativement bien dormir.
Arrivés à 4H50 du matin à Tana, nous enregistrons déjà nos bagages pour Fianarantsoa (vol prévu à 11H50). Après avoir échangé des euros contre nos premiers aryaris (monnaie locale) au comptoir de l'aéroport, nous attendons Justin et Boris de l'agence Zig Zag Tour avec qui nous avons prévu de visiter les tsingys. En effet, les déplacements à Madagascar sont tellement aléatoires que l'on ne voulait pas risquer d'être coincés deux ou trois jours en attendant un taxi brousse. Nous avons donc pris contact depuis la France avec deux agences : Marao Madatouring d'Aurélien (pour la partie RN7) et Zig Zag Tour (pour les tsingys).
Une fois le deal conclu avec Justin et Boris, nous allons nous poser à l'extérieur en attendant l'arrivée de Béa.
Vers 10H30, nous entendons nos noms dans les hauts parleurs : on nous demande au comptoir d'Air Madagascar. On croit qu'on nous appelle pour l'embarquement mais ce n'est pas du tout le cas. En fait, c'est pour nous informer que notre vol (ce vol soi disant complet pour lequel Béatrice à cherché et fini par trouver un billet) est annulé. A notre question de savoir quand sera le prochain vol on nous répond "peut être demain" (nous apprendrons plus tard que le vol n'est parti que 4 jours après !). Autant dire qu'on a attendu près de 6 heures pour rien.
Branle bas de combat. Nous appelons Aurélien qui nous dégote un transport privé relativement bon marché en deux temps trois mouvements que l'on doit retrouver Chez Jeanne (hôtel où loge Béatrice). C'est Jeanne en personne qui vient nous chercher à l'aéroport. Arrivés à l'hôtel le minibus est déjà là. Le temps de prendre une petite douche et c'est parti pour plus de 8 heures de route (à la place d'une heure d'avion).
Notre chauffeur se prend pour Fangio. On passe par des cols dans le brouillard et, comme il ne ralenti pas, on lui précise qu'on n'est pas pressé et plus à 1 heure près, il se calme enfin.
Arrivée tardive à l'hôtel Sofia de Fianarantsoa, nous sommes dans une chambre gigantesque avec une salle de bain immense. L'hôtel possède une grande piscine dont nous ne pourrons pas profiter car nous repartirons tôt le lendemain. Vers 21 heures, nous faisons la connaissance de Tahiri, guide de l'agence d'Aurélien qui nous accompagnera jusqu'à Mangily, le courant passe bien, on se quitte en se donnant rendez vous à 8 heures le lendemain matin.
Grâce, ou plutôt à cause de l'annulation par Air Madagascar, nous démarrons notre voyage avec un jour de décalage sur l'itinéraire prévu. Après un petit détour par l'agence Marao Madatouring pour charger le 4x4, nous voilà partis en direction de Namoly, point de départ de notre premier trek.
Nous nous arrêtons à Ambalavao pour déjeuner et goûtons pour la première fois les feuilles de manioc. Nous faisons aussi la connaissance d'Aurélien qui revient d'un circuit d'une semaine avec un couple. Il est très sympa, énergique, débrouillard et attend avec impatience le lecteur MP3 qu'il nous a commandé. Après une courte discussion, il repart en direction de Fianarantsoa. De notre côté, nous visitons une fabrique de papier incrusté de fleurs avant de repartir vers Namoly. Au loin, nous pouvons apercevoir deux cascades. Tahiri nous informe que, dans quelques jours, nous serons au pied de celles ci.
Nous arrivons à l'entrée du parc de l'Andringitra, là où s'arrêtent les taxis brousse. Mais il reste encore plusieurs kilomètres de piste à parcourir et c'est ce tronçon qui est très difficile d'accès quand on voyage par ses propres moyens. Heureusement que nous avons choisi l'option 4x4 car même notre véhicule a parfois du mal à ne pas s'embourber dans les ornières.
Nous arrivons au gîte de Namoly et avons le choix de la chambre car nous sommes les seuls touristes. Le gîte est tenu par les villageois, les chambres sont très confortables, il y a des panneaux solaires pour l'eau chaude et la cuisine se fait à l'extérieur dans un petit coin aménagé. Nous passons une soirée très agréable au coin du feu.
Ce matin, après un petit déjeuner au coin du feu, nous faisons connaissance avec notre guide Joël. Les parcs nationaux de Madagascar sont gérés par l'ANGAP, une association de guides, et la présence d'un de leur accompagnateur est obligatoire pour les treks dans les parcs.
Joël a 65 ans et c'est le doyen des guides du parc.
Nous partons avec lui, tandis que Tahiri et les porteurs préparent les tentes et se rendent directement au premier campement où nous les rejoindrons ce soir.
La journée s'annonce belle et ensoleillée. Nous traversons un village où tous les habitants et surtout les enfants nous saluent avec gentillesse. Puis nous entrons dans la forêt d'Imaintso à la recherche des lémuriens, en vain, nous ne les verrons pas cette fois-ci.
Après une pause pour le repas de midi, nous repartons en direction du campement en passant par plusieurs villages. Avant même d'arriver, les enfants nous repèrent de loin et les "salama" (bonjour en malgache) fusent de toute part.
Peu de touristes viennent visiter l'Andringitra et ceux qui s'y rendent restent sur l'autre versant, point de départ plus facile d'accès mais aussi plus cher (nous le constaterons en fin de trek). Les villageois ne voient donc pas souvent de touristes et ils sont restés très naturels.
Après six à sept heures de marche, nous arrivons au campement où nous attendent thé et gâteaux secs.
Le campement est bien aménagé avec un coin cuisine couvert. Il y a également un coin salle de bain. L'eau est un peu fraîche puisque qu'elle vient directement du ruisseau mais c'est bien agréable de pouvoir se doucher après une journée de marche.
Après le goûter nous avons droit à l'apéro (punch et cacahuètes). Tahiri nous raconte un peu l'histoire des différentes ethnies de Madagascar et des nombreux "fadys" (tabous) qui existent sur l'île. Il nous fait croire qu'il est fady de rajouter du jus de fruit dans le rhum ! Nous commençons également à apprendre nos premiers mots malgaches.
Après avoir monté nos tentes, nous rejoignons guides et porteurs pour le dîner composé de soupe aux pâtes (alors que nous n'avons déjà plus faim) puis de ombi (zébu) et de légumes.
Après ce copieux repas, nous regagnons nos tentes pour une bonne nuit de sommeil.
Ce matin, changement de programme. Nous devions commencer la randonnée par l'extraterrestre mais nous passons par un autre chemin. Nous traversons une grotte où les hommes de la tribu des Bharas (les voleurs de zébus) venaient se cacher après avoir commis leur délit. Joël nous raconte que les hommes de cette ethnie sont bons à marier uniquement après avoir volé des zébus et si possible fait de la prison, car cela montre qu'ils sont capables de subvenir aux besoins de leur famille.
Puis nous arrivons au pied des cascades de la reine, dont Joël nous compte la légende. Il commence toute ses histoires par la phrase "pour l'historique....." et ne manque jamais de nous féliciter d'être arrivés à l'endroit où nous nous trouvons.
Nous repassons par le campement puis continuons la marche en direction du camping le plus proche du Pic Boby, en longeant plusieurs piscines naturelles dont l'eau est malheureusement trop froide pour pouvoir se baigner.
Arrivés au campement, au milieu d'un troupeau de zébus curieux, nous profitons du goûter toujours aussi apprécié pour faire quelques parties de yam et de uno avec Tahiri. Après une douche (bien fraîche), nous passons une agréable soirée avec toute l'équipe. Les porteurs ont pris guitare et tout ce qui pouvait servir d'instruments (assiettes, couverts, etc) pour nous chanter quelques chansons malgaches que Joël nous traduit.
Départ à 6 heures avec le brouillard pour l'ascension du pic Boby, deuxième sommet le plus haut de l'île. Après une heure de marche, la pluie commence à tomber et ne cessera pas durant l'ascension. Joël est en forme et ne fait pas ses 65 printemps. Mis à part quelques problèmes d'équilibre, il arrive sans peine au sommet.
Pour l'historique, le pic se dénomme ainsi car, Boby le chien de deux scientifiques venus faire des études sur place, a été le premier à atteindre le sommet.
Petite accalmie et mini percée du soleil. Nous ne pourrons pas vraiment profiter de la vue mais nous sommes contents d'être montés jusqu'ici.
Nous redescendons sur le campement pour pique niquer et Joël, qui a enlevé ses chaussures pour traverser un ruisseau perd l'une d'elles dans l'eau. Nous voilà bien barrés, encore 4 à 5 heures de marche et Joël avec une seule chaussure. Finalement, après avoir été obligé de se mettre à l'eau (lui qui voulait à la base éviter de se mouiller les pieds), il retrouve sa chaussure.
Nous repartons donc pour l'extraterrestre et le ciel semble s'éclaircir. Mais cela ne durera pas longtemps. A peine le temps d'apercevoir les paysages de l'extraterrestre et la pluie refait son apparition en redoublant d'intensité. Nous avançons sous le déluge et passons sur l'autre versant de la montagne. Les paysages changent complètement sur ce versant parsemé de palmiers. Dommage que la pluie continue de nous arroser copieusement.
La descente est longue et périlleuse et nous avons hâte d'arriver au campement. Malheureusement, nous ne sommes pas au bout de nos peines car, tout près de l'arrivée, la dernière rivière est infranchissable : les eaux sont en crue. Nous apercevons Tahiri et les porteurs qui sont arrivés sans encombre au campement avant que le débit augmente. Ils rejoignent l'autre rive et un brain storming commence pour savoir quelle est la meilleure solution pour traverser. Finalement, après avoir escaladé un mur glissant, des arbres et une partie de la rivière avec de l'eau jusqu'à la taille, nous arrivons enfin à rejoindre nos tentes. Tout le monde est content d'être arrivé à bon port et Béatrice décide de fêter ça en offrant à notre équipe des plaques de chocolat en provenance directe de Suisse.
Nous improvisons un étendage pour tenter de faire sécher vêtements et chaussures et nous nous tassons près du feu pour apprécier la soupe et le repas. Après quelques chants malgaches, nous regagnons nos tentes pour une nuit bien méritée.
A notre réveil, nous constatons que la pluie s'est calmée et que le ciel est de nouveau bleu. En revanche, nos habits et surtout nos chaussures n'auront pas eu le temps de sécher. Ce n'est pas très agréable mais nous remettons tout cela et quittons le campement Antaranomby pour notre dernière journée de marche. Comme nous sortons du parc de l'Andringitra, notre guide Joël retourne à son village et nous le remercions chaleureusement de nous avoir fait découvrir ses montagnes.
La descente jusqu'à la vallée de Tsaranoro s'effectue sous le soleil ce qui permet à nos vêtements de sécher enfin.
Au fur et à mesure de notre approche du camp Catta (destination du jour), nous ressentons la présence de plus en plus forte du tourisme de masse (pas vraiment le style touristique que l'on affectionne). Les enfants des villages environnants ne cessent de demander bonbons, biscuits et argent (alors que dans tous les villages traversés jusqu'à présent on avait droit à des sourires, des "bonjour" et des "au revoir" sans attente en retour). Et ce ne sera pas notre seule déception : le camp Catta est une énorme arnaque ou pompe à fric (appelez ça comme vous voulez). Les chambres sont hors de prix pour qui veut voyager en routard, tout comme la nourriture ou la moindre prestation (aller retour en 4x4 pour rejoindre la route carrossable la plus proche, lessive, etc). Comme on ne veut pas remplir les poches des vasahas (ressortissants français) qui tiennent ce commerce, on choisit de planter la tente et de laisser le moins d'argent possible dans cet endroit. Du coup, on n'est pas très bien accueillis mais on s'en fiche. Si vous faites un trek dans l'Andringitra en partant de Namoly, sachez que vous pouvez éviter cet endroit en marchant trois heures de plus pour rejoindre directement la route carrossable et d'autres villages sans stopper ici (l'endroit à même été critiqué par le magazine Trek Mag dans son numéro consacré à Madagascar et nous sommes totalement d'accord avec les propos des journalistes à ce sujet). Si nous avions été au courant de cela lors de notre arrivée à 14 heures au camp Catta, nous aurions passé notre chemin.
Seul lot de consolation, deux lémuriens (les premiers du voyage) viennent faire un tour vers nos tentes.
Nous quittons le camp Catta à pied pour quelques heures de marche jusqu'à la route carrossable. On aurait pu bénéficier du transfert en 4x4 proposé par le camp Catta pour près de 50 euros par personne (si ce n'est pas du vol qu'est ce que c'est !). On continue donc le boycotte de cette infrastructure et, comme le paysage est très beau dans la vallée du Tsaranoro, on ne regrette vraiment pas cette option.
Arrivés au village, nous attendons la voiture en compagnie des enfants qui se sont tous regroupés autour de nous.
La chauffeur est accompagné de Fahra, une autre guide de l'équipe d'Aurélien et de Radu, apprenti guide. Ce dernier nous accompagnera dans le parc de l'Isalo. Le trajet durera une bonne partie de la journée et nous en profitons pour faire un petit somme dans la voiture.
Arrivés à Ranohira, nous faisons la connaissance d'Olivier, guide de l'ANGAP pour le parc de l'Isalo. Nous allons en voiture jusqu'à l'entrée du parc où nous établissons notre campement pour la nuit. Même ambiance ici qu'à l'Andringitra, avec chansons malgaches et repas au coin du feu.
Après un copieux petit déjeuner avec de l'excellent pain frais, nous partons en compagnie d'Olivier et de Radu pour notre première journée de marche dans l'Isalo.
Pas de pluie au programme, ça nous change du temps dans l'Andrigitra. Il fait chaud et le soleil brille ce qui est très appréciable. Nous découvrons le canyon des makis et entrons un peu à l'intérieur. Le canyon est creusé sur plusieurs dizaines de kilomètres et il y a quelques coins de sable au bord d'un petit cours d'eau. C'est un endroit très reposant. Dans la fôret alentours, nous croisons des familles de lémuriens blancs qui se laissent approcher de très près. On dirait des peluches. Après une séance photos pour immortaliser les lémuriens, nous rejoignons le canyon des rats, puis nous montons une petite côte avant la pause déjeuner, très agréable, à l'ombre d'immenses arbres. Après la sieste de notre guide Olivier nous repartons en direction du campement situé près de la cascade de Nymphe où nous nous baignons malgré la fraîcheur de l'eau. Arrivés au campement, nous découvrons un site beaucoup plus grand et plus fréquenté que les camps de l'Andrigitra. D'une manière générale, il y a plus de monde dans le parc de l'Isalo car il est facile d'accès (on arrive en voiture à l'entrée du parc) et il est possible de faire des ballades à la journée.
Après l'excellent repas préparé par Christian le cuisinier, c'est la grande fête. Les guides, porteurs et cuisiniers des différents groupes se réunissent autour des instruments (guitares, djembés, tout y est) et enseignent aux vasahas que nous sommes les danses malgaches.
Aujourd'hui nous partons en direction de la piscine naturelle. La marche commence par une montée assez raide puis nous arrivons sur un plateau à la végétation qui ressemble à la savane. Nous croisons un petit caméléon rose et Olivier nous raconte que, lorsqu'il était petit, il fabriquait des mini charettes à zébus en bois (la charette à zébus est aussi appelée le 4x4 malgache). Il y attachait deux caméléons et les faisait avancer avec un bâton jusqu'à ce que mort s'en suive puisque d'après ses dires, le caméléon est un animal cardiaque (les enfants sont cruels parfois !). Une autre anédocte de son enfance concerne la fois où un gros caméléon l'a mordu lorsqu'il grimpait à un arbre (au fait, ça a des dents un caméléon ?), morsure qui provoqua sa chute qui l'a quelque peu assomé. Reprenant conscience il s'est vengé en tuant le caméléon. Heureusement, maintenant qu'il est guide, il est sensibilisé à tout ce qui touche l'environnement et nous dit que le caméléon est une espèce à protéger, comme quoi il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Nous reprenons notre route en direction de la piscine naturelle où nous nous arrêtons pour nous baigner et pique niquer. Après le repas, le temps se couvre mais nous attendons qu'Olivier ait fini sa sieste pour repartir. Du coup, nous nous trouvons à découvert quand les trombes d'eau se mettent à tomber et c'est peine perdue d'essayer de protéger les chaussures en évitant les flaques. En effet, très vite, le chemin se transforme en ruisseau. Olivier croyant bien faire essaye de chercher un raccourci qui s'avère introuvable, et c'est après plusieurs détours infructueux que nous reprenons le chemin de la descente.
Nous nous regroupons sous les abris du campement pour attendre la fin de l'averse. Pas mal de touristes de la veille sont partis et c'est en comité restreint que nous assistons à la veillée musicale.
Ce matin, la pluie a cessé de tomber mais il ne fait pas très beau et la température est relativement fraîche. Nous partons tout de même pour la randonnée du jour, la dernière dans le parc de l'Isalo. Le but est d'atteindre la piscine noire et la piscine bleue avant de retourner au village de Ranohira.
Après une marche d'approche dans la fôret, nous arrivons aux piscines naturelles mais comme la température de l'air n'est pas élevée, personne n'a le courage de se baigner. Nous apprécions toutefois la beauté du site où nous pique-niquons avant de repartir vers Ranohira.
Arrivés au village, nous faisons halte à l'hôtel "Chez Alice" pour la nuit et nous quittons Olivier qui rejoint ses pénates. L'endroit est très sympa, petits bungalows entourés de jardins, à l'écart du centre du village. Alice est un personnage à elle seule. Après une bonne douche (avec de l'eau chaude en plus) nous nous installons à la terrasse de l'hôtel pour plusieurs parties de Uno et de Yam. Puis nous restons "Chez Alice" pour le repas du soir car l'endroit est connu pour sa bonne table. Nous confirmons : la nourriture de l'hôtel est excellente. Après ce repas, nous regagnons notre bungalow.
Ce matin, départ pour Mangily et le canal du Mozambique.
Après 4 heures de route, nous arrivons à Tuléar, ville de bord de mer. Tahiri a alors la bonne idée de faire prendre un raccourci à notre chauffeur et crac, quelque chose se casse vers la roue avant gauche. Après un arrêt forcé de près d'une heure et une réparation de fortune avec les moyens du bord, nous commençons les quelques 20 km de piste menant à Mangily. Deux heures plus tard, nous voici arrivés à destination. Comme nous n'avons pas encore choisi notre hôtel, nous faisons un petit tour sur la plage pour voir les différents endroits. "Chez Freddy" est un hôtel vraiment chouette, situé sur un des plus beaux coins de plage. Mais l'hôtel est complet et nous réservons nos bungalows pour le lendemain. En attendant, nous posons temporairement nos bagages à l'hôtel voisin, le "Mora Mora".
Les bungalows sont simples mais confortables et l'hôtel dispose même d'une piscine vide (on apprendra plus tard que l'un des projets du club de plongée Atimoo est de la réparer et la remettre en eau pour pouvoir dispenser les premiers cours aux futurs plongeurs). Les seuls points négatifs de cet hôtel sont une ambiance assez "spéciale" et un patron (un vasaha, déjà bien imbibé en milieu de journée) peu accueillant.
Une fois installés, nous décidons de déjeuner "Chez Freddy" sur la plage, les pieds dans le sable, histoire de voir si la nourriture y est aussi bonne que ce que l'on a pu lire sur les forums internet. Et nous confirmons, le poisson est à l'honneur mais la carte propose aussi des filets de zébu pour les carnivores.
Après ce copieux repas, nous ne résistons pas à l'envie de nous jeter à l'eau pour notre première demi journée de farniente. La température de l'eau est idéale et la plage quasi déserte.
A 18 heures, nous rencontrons Jean Pierre et Stéphane du club de plongée Atimoo avec qui nous allons passer les prochains jours à la découverte des fonds sous marins malgaches. Rendez vous est pris pour le lendemain 8H30.
C'est avec nos frontales perchées sur la tête que nous partons en ville pour dîner "Chez Freddy village" car le restaurant du même nom sur la plage est fermé le soir. Nous regagnons ensuite le Mora Mora pour une bonne nuit de sommeil.
Chaque matin durant 4 jours, après un excellent et copieux petit déjeuner "Chez Freddy" sur la plage, c'est au bord de l'eau devant l'hôtel que nous attendons le bateau taxi du club Atimoo qui passe prendre les plongeurs pour les amener jusqu'au club.
La journée commence vers 9 heures avec le départ du club de plongée pour rejoindre les sites qui varient selon les marées. La mer est très poissoneuse mais il n'y a pas de gros. Stéphane nous explique que ces derniers ont quitté l'endroit à cause de la pêche excessive des villageois (pour leurs besoins personnels mais aussi pour ceux des touristes). Les plongées sont tout de même très belles.
Pour les non plongeurs, il y a la possibilité de faire du snorkeling ou des ballades en mer (avec les pêcheurs) ou sur terre (jusqu'à la fôret de baobabs).
Durant ces 4 jours, nous nous sommes rapatriés à l'hôtel "Chez Freddy", endroit qui est sans nul doute un des meilleurs rapports qualité / prix pour l'hébergement à Mangily. Mention spéciale également pour le restaurant "Auberge Inn" tenu temporairement par deux cousins niçois vraiment sympas et où vous pouvez déguster une soupe de poissons à tomber par terre. Le restaurant deviendra notre pied à terre pour les repas du soir. Les cousins tiennent la gérance des lieux pour une durée déterminée et sont en train de faire construire leur propre restaurant "Casa Nice" (à côté de Chez Freddy village). Si vous êtes de passage à Mangily, allez y faire un tour, vous ne serez pas déçus.
Ainsi s'achèvent nos quelques jours de détente car nous devons repartir vers d'autres lieux pour la suite de l'aventure.
Ce matin, réveil à 3H30 et départ prévu à 4H00 pour être à l'heure à l'aéroport tout en prévoyant une marge en cas de panne sur la piste qui mène à Tuléar. Nous qui craignions de ne pas avoir de chauffeur, c'est le contraire qui se produit : deux voitures nous attendent et les deux chauffeurs veulent à tout prix nous faire monter dans leur véhicule respectif. Heureusement, Béatrice se rappelle du prénom du chauffeur évoqué la veille et nous pouvons enfin partir.
Le trajet s'effectue sans encombre et nous arrivons à Tuléar avec pas mal d'avance, ce qui nous laisse le temps de prendre un petit déjeuner en compagnie de notre chauffeur avant qu'il nous conduise à l'aéroport.
L'avion initialement prévu à 8H45 décollera finalement avec deux heures de retard (vive Air Madagascar) et fera un stop dans un autre aéroport où l'hôtesse annonce que nous sommes arrivés à la destination finale du vol : grosse frayeur car nous sommes censés être dans l'avion à destination de Tana ! Heureusement, quelques minutes plus tard, l'avion repart et nous arrivons à Tana deux heures avant notre second vol pour Morondava, qui lui sera à l'heure.
Arrivés à l'aéroport de Morondava, nous sommes accueillis par Boris de l'agence Zig Zag Tour et par Josselin, notre chauffeur pour les 4 jours suivants à destination du parc des Tsingys de Bemaraha. Ils nous conduisent à l'hôtel "les Bougainvilliers" situé en bord de mer et qui propose des bungalows simples mais agréables. Après notre installation, nous allons visiter la ville de Morondava puis nous nous arrêtons pour envoyer un mail aux parents leur indiquant que tout se passe bien. Nous décidons ensuite de dîner chez Jean le Rasta qui applique à la lettre le mora mora malgache car nous attendons près d'une heure et demi avant d'être servis. Après ce long, très long repas, nous rejoignons notre bungalow.
7 heures du matin et c'est parti pour une journée de 4x4 dans la poussière des pistes malgaches pour nous rendre aux Tsingys. Nous sommes stoppés par un taxi brousse en panne au milieu de la piste. Après une heure d'attente, nous arrivons à passer sur le côté grâce à un chemin dégagé parmi les branches par un camion. Puis nous faisons la pause déjeuner à Belo sur Tsiribihina avant de prendre le bac pour remonter une partie de la rivière. Après la traversée, nous retrouvons la piste pour les dernières heures de route.
Nous arrivons à Bekopaka à la nuit tombée et plantons nos tentes à la lumière des phares. Le campement est vaste et l'endroit très touristique mais il y a peu de monde pour l'instant, la période de forte affluance n'ayant pas encore commencé. Bien que nous soyons tous poussiéreux après ces dix heures de trajet, seule Béatrice teste les douches qui sont en fait des grands bidons remplis avec l'eau rougeatre de la rivière.
Les repas se prennent dans des petits stands tenus semble t'il par des familles qui travaillent avec tel ou tel guide. Contrairement à l'ambiance dans l'Andrigitra et dans l'Isalo, l'accueil est un peu plus froid ici avec les malgaches d'un côté et les touristes de l'autre. Après un repas plus que moyen nous retournons à nos tentes pour la nuit.
Nous arrivons à 8h00 au bureau de l'ANGAP pour décider des circuits que nous allons faire au cours des trois prochains jours. Le premier jour sera consacré aux grands tsingys et les deux jours suivants aux petits tsingys. Le responsable du parc nous apprend que le circuit des grands tsingys que nous voulons faire est fermé car les câbles qui maintiennent les ponts suspendus ont été volés durant la saison des pluies. Nous nous rabattons sur le circuit d'Andamozavaky et faisons connaissance avec Toussaint, guide de l'ANGAP, qui nous accompagnera dans le parc.
Après avoir réglé les formalités administratives, nous prenons le 4x4 en direction du point de départ de la randonnée. Après un peu plus d'une heure de route, nous voici arrivés aux grands tsingys. Il y a pas mal de monde et l'on se dit que, pendant la pleine saison, ce doit être l'autoroute.
Nous commençons par une marche d'approche dans la fôret où nous croisons quelques familles de lémuriens et des rats sauteurs (attenchion ichi il y a un petit rat chauteur, nous prévient Toussaint). Puis nous traversons deux grottes avant de nous équiper de baudriers pour commencer la partie escalade. Le lieu est bien aménagé avec des échelles, des ponts suspendus et plusieurs passerelles d'observation dominant les tsingys, ces impressionants pics de calcaire formés par l'érosion. Après environ trois heures de marche, nous regagnons le 4x4 qui nous ramène au campement. Toussaint nous propose de faire un tour dans les petits tsingys en milieu d'après midi et Christophe et moi décidons d'y aller, Béatrice quant à elle préfére rester au campement. Nous rejoignons donc Toussaint à 15 heures pour deux heures de ballade au milieu de dalles calcaires, de canyons, de labyrinthes et de diaclases de 10 à 20 mètres de haut.
De retour au camp, nous apprécions une bonne douche et regagnons notre point de ralliement pour le repas du soir. Boris, que l'on a pas vu de la journée, est déjà attablé et fait comme s'il ne nous avait pas vu arriver. Nous sommes bien loin de l'ambiance connue avec Tahiri lors de la visite des précédents parcs. Une fois leur repas terminé, Boris et Josselin partent avec le 4x4 jusqu'au village de Bekopaka. De notre côté, nous bouquinons un peu avant d'aller nous coucher.
Pendant que Boris et le chauffeur roupillent, nous retrouvons Toussaint à l'embarcadère pour le circuit d'Anjohimanintsy (qui se fait sur deux jours et qui regroupe l'ensemble des circuits des petits tsingys).
Nous montons dans une pirogue pour descendre les gorges de la Manambolo, gorges de 50 à 80 mètres de hauteur colonisées par différents étages de végétation humide à très sèche. Après la visite des grottes et des tombeaux Vazimba, nous laissons la pirogue pour remonter la falaise et profiter des tsingys tout en longeant la rive droite du Manambolo. La ballade continue ensuite dans la fôret en offrant plusieurs beaux points de vue sur les falaises abruptes des gorges.
La ballade est vraiment très agréable et nous arrivons au campement vers 16 heures. Nous en profitons pour écrire quelques cartes postales et pour se reposer au bord de la rivière, pendant que nos deux acolytes (Boris et Josselin) dorment toujours. Nous sommes vraiment déçus par la prestation de l'agence Zig Zag car, à part le fait que Josselin conduise le 4x4 le premier et le dernier jour, Boris et lui passent leurs journées à dormir et leurs soirées en ville sans jamais nous adresser la parole. De plus la nourriture est plus que moyenne tant en qualité qu'en quantité. Nous avons vraiment l'impression que les deux zozos passent trois jours de vacances au campement à nos frais. Autant nous conseillons à ceux qui souhaitent visiter Madagascar de partir avec Marao Madatouring, autant nous vous mettons en garde contre l'agence Zig Zag Tour. Heureusement que Toussaint, le guide de l'ANGAP, est plus communicatif et mille fois plus sympa. Ceci étant dit, nous passons une fin de journée et une soirée des plus calmes.
Ce matin, nous poursuivons le circuit d'Anjohimanintsy en grande partie de façon souterraine. Nous entrons dans d'immenses grottes où la fraîcheur ambiante contraste avec le soleil de plomb qui cogne sur le sommet des tsingys. Toussaint nous entraîne dans de longs couloirs et dédales de glaise où il fait nuit noire (heureusement que nous avons nos frontales) et nous escaladons ces sentiers souterrains avant de ressortir par une faille à la lumière du jour avant replonger de nouveau dans l'obscurité. Nous apprécions beaucoup cette journée et ne regrettons pas d'avoir consacré trois jours entiers à ce parc alors que la majorité des touristes n'y reste qu'une journée (ce qui est dommage quand on sait qu'il faut au minimum 8 heures de 4x4 pour arriver jusque là). Après avoir crapahuté, nous repassons une dernière fois sur les passerelles offrant les points de vue sur les petits tsingys avant de rentrer au campement. Nous remercions chaleureusement Toussaint pour nous avoir fait découvrir le parc et passons notre dernière soirée au campement.
Nous nous levons de bonne heure ce matin car il est prévu de prendre le premier bac et il faut donc que tout soit prêt à 6H30. Après avoir démonté les tentes et pris un petit déjeuner nous traversons la rivière et repartons par la piste empruntée 4 jours plus tôt. Boris est un peu plus locace aujourd'hui mais on a quand même l'impression qu'il se force. De toute façon, nous avons pris le parti d'en rire (ah oui !). Nous faisons la pause déjeuner à Belo sur Tsihiribina et repartons rapidement pour arriver à l'allée des baobabs avant le coucher du soleil. Sur le chemin, nous faisons un petit détour par les baobabs amoureux avant d'arriver sur la fameuse allée la plus photographiée du pays. Et c'est vrai que c'est magnifique ces énormes arbres sur cette terre rouge. Après avoir profité du coucher de soleil, nous rejoignons l'hôtel "les Bougainvilliers" à Morondava.
L'avion pour Tana étant prévu à 14H30, nous profitons de la matinée pour traverser Morondava et nous rendre dans un minuscule village de pêcheurs isolé. Même si la marée est descendante, nous devons traverser en pirogue un petit bras de mer pour atteindre le village composé de quelques cabanes de pêcheurs entourées de palmiers. Après la visite de ce village pittoresque et un petit tour des environs, nous prenons le chemin du retour car il est bientôt l'heure de partir pour l'aéroport.
Nous quittons Béa qui a quelques jours de vacances de plus que nous (la veinarde) et prenons notre vol pour la capitale. Pour notre dernière nuit à Madagascar, nous retournons à l'hôtel "Chez Jeanne" (où nous avions fait un petit stop le premier jour de voyage).
Notre dernière journée sur place s'annonce chargée avec, au programme, visite de la capitale et achat de souvenirs. Nous avons choisi de commencer par visiter la ville et c'est de bonne heure que nous prenons un taxi pour nous rendre en bas de l'avenue de l'Indépendance. Il est tôt est tout est encore fermé. Contrairement à ce que l'on a vu jusqu'à présent dans les campagnes, la misère se ressent beaucoup plus ici. Nous remontons l'avenue puis empruntons un escalier en direction de la ville haute, c'est là que nous découvrons les fameux graveurs de tampons. Vous choisissez votre dessin et ils gravent en quelques minutes des noms ou toute autre inscription de votre choix. Après avoir passé commande, nous continuons notre visite de plusieurs quartiers et marchés. Une petite pause déjeuner, puis nous récupérons nos tampons et prenons un taxi (une fameuse 4L) pour le marché de la Digue, le plus grand marché artisanal (et touristique) de Tana. Les échoppes s'étendent à perte de vue et il y a l'embarras du choix, même si les tarifs sont effectivement faits pour les touristes. Nous dépensons nos derniers ariarys et rentrons en taxi "chez Jeanne" pour terminer nos bagages. Comme toujours, c'est le casse tête pour tout faire rentrer dans les sacs, mais comme d'habitude, on fini par y arriver. L'heure du départ a sonné et Jeanne nous conduit à l'aéroport d'où nous décollons à 22 heures en direction de Paris.
La RN7 permet une première approche variée de l'immense île de Madagascar. Nous avons eu le temps de compléter notre périple par le parc des Tsingy de Bemaraha.
Un seul bémol : malgré la grande pauvreté de ses habitants, le tourisme à Madagascar tend à devenir de plus en plus cher. Il est dommage que seuls certains profitent de cette manne financière et que l'argent généré par le tourisme ne vienne pas en aide à la population. Tout ceci donne parfois le sentiment d'être une vache à lait... heureusement que la gentillesse des malgaches nous fait vite oublier ce petit inconvénient.
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