La croisière autour de l'Amérique du Sud prévoyait une escale à Port Stanley dans les îles Malouines.
C'est là que s'est déroulée, en 1982, une guerre anachronique entre les Anglais et les Argentins, pour un bout de terrain balayé par les vents et la pluie, ...une terre rude et des paysages de rêves difficiles à vivre...il n'y a rien, ou presque, une capitale de 2000 âmes - Port Stanley - des moutons, des animaux d'un bout du monde - orques, baleines, pingouins... - de la tourbe, des cailloux... c'est triste et c'est beau à la fois.
Croisière aux Îles Malouines de 1 week-end (Mars 2008) raconté par poubely
On y arrive bien sûr par la mer, normal pour une croisière, le matin tôt, car le port n'est pas assez profond pour accueillir des gros bateaux et comme il faut débarquer avec les chaloupes, ça prend du temps.
A noter : il n'y a pas de liaisons aériennes avec l'Argentine, la rancœur est toujours présente, seulement avec le Chili et bien évidement avec Londres.
On aperçoit Stanley de loin, on a l'impression que c'est au fond d'un fjord, adossé à des montagnes lointaines. La mer était très calme, une chance, et il faisait très beau, une journée froide de fin d'hiver, avec une forte luminosité australe.
Quand on débarque, on est d'abord surpris de voir autant de bâtiments aux couleurs aussi "pétantes" et aussi variées.
L'organisation de ce type de visite fait qu'on n'a pas le temps de flâner, mais il n'y a vraiment pas beaucoup de choses à voir, l'environnement immédiat n'est pas très commerçant, il y a peu de magasins et ce sera d'ailleurs une des constantes des escales les plus au sud de ce continent où on a l'impression heureuse que le tourisme de masse n'a pas encore marqué le paysage.
On monte dans les 4x4, et on sort très vite de Port Stanley, une seule grand rue, et on est tout de suite dans la lande pour s'enfoncer dans un paysage sans arbre, avec beaucoup de verdure et de cailloux. Dés qu'on s'écarte de la route (terre battue et caillasse) on arrive dans la tourbe et on comprend mieux pourquoi les rares véhicules qu'on croise sont des "tout-terrain".
Direction la côte, qu'on atteint après une heure de chemins et de landes, à travers des grandes étendues nues, où on ne voit pas d'animaux domestiques (il y a normalement des troupeaux de moutons mais on n'en a pas aperçu, même en scrutant l'horizon à la jumelle).
On arrive prés de la côte, le véhicule s'immobilise, l'approche se fait à pied. Le vent devient plus fort et en descendant vers la mer on découvre en contre bas une colonie de pingouins...
Ils se sont naturellement regroupés dans une zone un peu protégée, à 7 ou 800 mètres de la mer, sur un très petit périmètre, peut être 150 m de diamètre! Il doit bien y en avoir une centaine, très proche les uns des autres. Le sol est couvert de taches blanches ou grises qu'on a du mal à identifier : on est en période de mue, et ce sont les plumes et le duvet qui recouvrent le sol.
La période de mue, à la fin de la période des amours dure environ 3 semaines pendant lesquelles les animaux ne peuvent pas aller dans l'eau car ils ne sont plus imperméables et isolés de l'eau et risqueraient de mourir d'hypothermie ; ce sont donc aussi trois semaines de jeûne...
On peut s'approcher assez prés à condition surtout de ne pas pénétrer sur leur territoire, (on approche quand même à une vingtaine de mètres).
Au milieu de la colonie des pingouins de Magellan, 3 pingouins Empereurs qui élèvent leurs 2 petits (sur les photos les 2 nounours marrons...).
Ils cohabitent tranquillement au milieu des autres, leur mue dure en général un peu plus longtemps (1 bon mois).
On a du mal à ne pas "rafaler" et essayer de les photographier sous toutes les coutures, même si le vents glacé fige rapidement les doigts qui ne sont plus dans les gants (dans ce genre de contrée, il faut penser à prendre des mitaines si on veut pouvoir manœuvrer facilement son appareil photo).
Nous sommes restés sur place une bonne heure avant de longer la cote pour arriver vers le bord de mer. Là on peut voir des Magellan sortir de nulle part, crachés sur la plage par les vagues, le vent et les embruns : ce sont ceux qui ont terminés leur mue et qui sont partis se ravitailler... C'était le début de l'après midi... la colonie commençait à se regrouper et le retour des chanceux qui avaient pu se goinfrer semblait laborieux, ils avaient du mal à avancer contre le vent le ventre plein !
Retour vers la ville en milieu d'après midi. Une petite halte dans un des 2 magasins pour les traditionnelles cartes postales, avec timbres et tampons locaux avant de songer au rembarquement.
Un petit tour le long du port, pour voir de plus prés ces maisons particulièrement colorées (je ne sais si c'est le cas en Angleterre, je n'y suis jamais allé), mais là on a l'impression que ça peut servir à combattre la déprime qui doit s'abattre sur les insulaires dés que le mauvais temps reapparait.
Sur un photo on voit le Boby de service, certainement très heureux de converser avec des compatriotes. On voit aussi qu'on est vraiment en territoire British ils ont même importé leurs traditionnelles cabines téléphoniques. Par contre si les rares voitures roulent bien à gauche, ...aucun pub à l'horizon, peut être ne boivent-il que du thé ?
Il faut sans aucuns doutes des circonstances particulières pour visiter les Malouines : une croisière, être marin du commerce, une mutation professionnelle (à condition d'être Anglais ?), participer à un cross international ! (j'ai vu ça sur internet)... ou alors être un touriste pour de vrai et vouloir y aller pour le plaisir de la découverte.
Dans tous les cas je pense que c'est une expérience assez exceptionnelle car le dépaysement est total, les zones sont exemptes de tourisme et on est complètement immergé dans une terre encore préservée et une nature pratiquement intacte.
Voyage raconté par poubely
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