Motoneige en Laponie

Atterrissage à Helsinki avec le soleil. On profite du transit pour aller faire un tour en ville : un centre ville moderne avec des bâtiments un peu plus anciens mais aussi beaucoup de constructions d'inspiration soviétique... pas particulièrement charmantes.
Retour à l'aéroport (transports en commun faciles et très pratiques) et vol intérieur vers Ivalo.
Arrivée à l'hôtel récupération des chambres, petit tour dehors, le ciel est bas, tout est gris.
Le lendemain matin distribution des équipements "grands froids"... genre combinaisons de ski, mais beaucoup plus épaisses, casques et cagoules, gants et sur-bottes assortis !

Les réjouissances commencent par le traditionnel tour en traîneau : assez décevant pour le coté aventure, c’est une balade touristique d’une demi-heure sur un circuit rond ! Néanmoins c’est superbe de voir de prés ces chiens, des Huskies. Ils sont terrifiants (certains sont coupés avec des loups, la nuit ils dorment dehors !...) et pourtant ils sont extrêmement gentils dés qu’on s’approche d’eux pour les caresser et toujours en quête d'un câlin !!
Ils ont souvent les pattes en sang si leur musher (conducteur de traîneau) ne s’occupe pas d’eux, car ils transpirent par les pattes et la neige entre les doigts fond avec la chaleur et se transforme rapidement en glace ; par contre ça ne les empêche pas, après une course, de se rouler dans la neige pour se rafraîchir.
Mais c'est qui est superbe c'est de les voir piaffer d'impatience pour partir courir et de les caresser comme on veut à la fin de la balade, ils sont moins remuants ; rien que pour ça, ça vaut le coup de vivre un attelage de très prés.

Je passerai rapidement sur la pêche dans la glace… le poisson détale à toutes nageoires dés qu’il entend le "troupeau de touriste" marcher sur la glace… De toute façon, le vers gèle dés qu’il a touché l’eau !!
Seule découverte : la veille de cette fameuse « heure » de pêche (parce qu’au delà on a vraiment trop froid aux pieds !) on avait vu dans le super marché du bourg énormément d’écumoires de toutes couleurs et matières… On a compris le lendemain qu’après avoir fait son trou, il fallait « écumer » presque en permanence la glace qui se reformait à la surface… une main l’écumoire, une autre la ligne !!!
Pour la balade en traîneau de rennes... petit tour sur une piste circulaire... Heureusement il faisait très beau et le site était enchanteur.

Départ à 10 heures, quelques consignes comminatoires de notre guide Russe qui parlait très bien le Français : « on paye le matériel qu’on casse », « ne jamais mettre les jambes hors de la moto », « toujours tomber en restant sur la moto !!! »…. ) et quelques "plantages" plus tard dans un bon mètre de neige… on apprend assez vite à maîtriser l’engin.
Gros problème quand on est porteur de lunettes : comme il faut impérativement baisser la visière du casque intégral (sinon avec la vitesse l’air va brûler les yeux ou les parties non protégés…), il y a immédiatement de la buée qui vient se coller sur les lunettes…il faut piloter sans !!!! Et c’est là qu’on s’aperçoit en fin de journée qu’on ne roulait pas à 70 km/h mais à 70 miles (~ 110km/h) !

Après 2 heures à travers bois, chemins, sentiers et lacs gelés on a eu la chance d’assister à un événement peu fréquent : le recensement des troupeaux de rennes. Ça a lieu 2 fois par an. En général, ce n’est pas ouvert aux touristes (mais le guide connaissait une soubrette de l’hôtel dont le frère avait des rennes…).
Le principe : les rennes sont rassemblés et attendent dans un grand champ clos par des filets. Au signal une partie est poussée vers un « entonnoir », on ouvre la barrière, et on en fait entrer une vingtaine dans un genre de toril. Les propriétaires, debout dans l’enclos, vont repérer et attraper leurs bêtes, une à une, et vont choisir une porte dans laquelle ils vont les pousser : ceux qui serviront pour la reproduction, ceux qui partiront à la boucherie, ceux qui changeront de main etc... et là ceux qui ont de la chance et qui pourront revenir dans 6 mois !!!
Le tri en général dure la journée (de l’aube au coucher du soleil) pour un nombre m’a-t-il semblé important (un bon millier ?)

Arrivée au chalet à la nuit tombante après une course contre la montre pour rattraper le temps passé à regarder les rennes : on fonce sans perdre de vue le feu rouge de la moto qui précède et on ne se pose pas de question il ne faut absolument pas se perdre (dans la région ça arrive tout les 2 ou 3 ans d’après le guide, les passagers ont tournés jusqu’à ce qu’ils n’aient plus d’essence et on les retrouve 2 ans après, mangés par les ours ou les loups !! Mais pour la moto pas de problème, on remet de l’essence et elle part au quart de tour... beurk... !

Spartiate : des châlits superposés (avec petit matelas de camping, "sac à viande", couverture et oreiller) un bon poêle à bois (les jeunes vont se relayer toute la nuit pour en assurer l’alimentation), les WC "collectifs" à 30 mètres du chalet (balisage dans la neige avec des brûlots !) et avant le repas constitué entre autre d'une grosse soupe de saumon, pommes de terre, lait etc.., passage dans le sauna.
C’est à 50 m, un petit chalet avec 2 pièces :
- une où on se déshabille ( - « vous les français vous êtes les seuls à garder un maillot de bain », heu..bon.. ben, on s'est tous déshabillé !).
- l’autre, le sauna au feu de bois où l’on accède en passant par dehors !!
Pendant ce temps là, les jeunes font le trou dans la glace de la rivière en contre bas ;
Résultat : on sort du sauna où il fait 80°, on passe dehors où il fait -25°, on entre dans une eau à 0°... elle parait tiède..., (à condition de ne rester que quelques seconde dedans), sacré expérience !!

Départ le lendemain matin vers 10 h après un bon petit déjeuner pour faire les 90 km du retour. De tout notre périple, on n'aura rencontré personne, ni aucune maison, motoneige ou voiture !!
Le temps est beau, le soleil toujours rasant et on est beaucoup plus à l'aise pour s'amuser avec la motoneige ; avant d'arriver, on demande au guide de nous conduire sur un grand lac gelé (800m x 400m) pour faire la course!!! : on est à 70 miles/h au premier passage et dés qu’on repasse sur ses traces on prend 5 à 8 miles de +... à cette vitesse le thermomètre de congélation accroché à mon cou marque -55°... les femmes ont préférés descendre de la motoneige et attendre que les hommes aient fini de jouer !
Le séjour est terminé, retour en France avec la recette de la soupe au saumon... qu'on a malheureusement perdue depuis et qu'on arrive plus à faire aussi goûteuse !