L'Inde spirituelle et mystérieuse (carnet n°4)

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La dernière grande étape de notre voyage va nous faire découvrir une autre facette de l'Inde avec des hauts lieux de spiritualité comme Orchha, la belle endormie. Puis Varanasi, appelée aussi Bénarès. Khajuraho et ses temples sculptés dédiés aux arts de l'amour, et enfin Sarnath, haut lieu du bouddhisme.

Photo de voyage en  Inde

Voyage organisé en Inde de 2 semaines (Octobre 2007) raconté par icare

Orchha, la Belle Endormie

Orchha, "le joyau du Madhya Pradesh", "l'âme de l'Inde", n'est accessible que par voie ferroviaire ou en taxi ou encore en rickshaw, suivant la ville d'où l'on vient.

Tôt le matin, les touk-touk d'Agra nous conduisent à toute vitesse jusqu'à la gare où nous devons prendre le train pour Jhansi et de là un car pour Orchha. Quel plaisir de voyager avec les Indiens; sur le quai des familles entières avec leurs sacs et leurs paquets sont assis sur le sol. Des pèlerins, des saddhus déambulent sur les quais. Des gens traversent les voies. Pseudos saddhus ou véritables esthètes, on les reconnait à leur étoffe jaune et orange, tenant d'une main leur bâton et de l'autre leur gamelle pour faire l'aumône. A mon avis, ceux qui demandent à être photographiés, moyennant quelques roupies, ne sont pas très authentiques, ceux que je croise sur le quai ne font pas l'aumône et nous ignorent totalement. Des enfants assis sur les voies observent les voyageurs, certains mendient, nous leurs donnons des galettes de pain et du lait.

Au bout d'un long moment le train entre en gare, je n'en vois pas la fin tellement il est long. Comme il ne roule pas très vite j'ai tout loisir pour contempler la campagne, après quelques arrêts dans des petites gares, nous arrivons à destination à Janshi. Mais là surprise, nos bagages n'ont pas suivi; on nous annonce qu'ils sont dans un autre train qui arrivera ici le lendemain. Le lendemain, en fin d'après-midi, nous devons nous envoler pour Varasani. Nous faisons le forcing afin de récupérer nos valises le soir même. Et ça discute, et ça discute encore, j'en ai marre car le temps passe et j'aimerai bien commencer la visite d'Orchha. Enfin au bout d'un certain temps on nous annonce que les bagages seront là le soir même.
Malheureusement, nous ferons juste une visite extérieure du site d'Orchha.

Orchha, petite bourgade très agréable, est située au bord de la rivière Betwa. Elle est, à mes yeux, la ville la plus romantique de l'Inde Centrale.
Avec ses palais, ses temples, ses cénotaphes, ses coupoles et ses dômes, il s'en dégage un charme particulier. Peu connue des touristes et hors des sentiers battus, il fait bon s'y promener avec pour seule présence des vautours qui ont élu domicile sur les dômes et les coupoles. Fondée par le prince Ruda Pratap de la dynastie Bundela en 1525,elle devint leur capitale en 1531 et le resta jusqu'en 1783. Cette ville fantôme connut son apogée sous le règne de Bir Singh Deo. Les Bundela eurent des rapports conflictuels avec les moghols, elle passa alors sous la domination moghole. Orchha, la ville oubliée, porte bien son nom de " lieu caché ".


Bénarès, la ville sacrée

Bénarès, je crois que j'ai toujours rêvé d'y aller, c'était un peu le but de mon voyage. Décrire cette ville sainte est très difficile, chacun ressent les choses différemment, mais enfin je vais essayer.

Un saut en avion et nous arrivons en fin d'après midi. Après avoir déposé rapidement nos bagages à l'hôtel, nous partons en rikshaws à travers les rues pour rejoindre les rives du Gange. Dans un concert assourdissant de klaxons, de musique et de bruits de touts sortes, notre conducteur a bien du mal à se faufiler entre les voitures, les camions et les charrettes. Ne voulant rien perdre du spectacle qui s'offre à mes yeux je regarde partout en même temps ! J'ai l'impression que tous les habitants sont dehors. Cependant, au fur et à mesure que la nuit descend sur la ville l'ambiance change.
Nous continuons maintenant à pied sur un chemin de terre battue. Hommes, femmes, enfants, tout le monde déambule dans la rue principale qui mène au ghât où nous devons nous rendre. Des hauts parleurs nous agressent les oreilles, il faut contourner les vaches, qui impassibles regardent défiler toute cette foule. Nous arrivons enfin en haut des marches d'un ghât. Une étrange impression m'envahit tout à coup. Il fait nuit, les bruits de la ville sont assourdis, nous entrons dans un autre monde...
Nous descendons au bord du Gange, où des hindous font leurs ablutions. Nous prenons une barque qui nous emmène sur l'autre rive du fleuve. Nous allumons des petites bougies, achetées à des marchandes, et nous les laissons voguer en pensant à un être cher. C'est un moment très émouvant, croyant ou pas car bien sur beaucoup d'entre nous ont perdu un être cher. Dans un calme absolu et une nuit sombre nous glissons doucement.
Soudain une odeur de bois flotte dans l'air et la nuit s'illumine de couleur orange: nous voyons les 1ers buchers de nuit ! Interdiction de filmer ou de photographier, l'idée ne m'effleure même pas, j'ai trop de respect et suis consciente d'assister à un moment privilégié. Au loin j'aperçois encore les petites flammes des bougies qui dansent sur l'eau. La barque fait demi tour, perdus dans nos pensées personne ne parle.

Nous revenons sur les berges du Gange et assistons depuis notre embarcation à une cérémonie puja. Il s'agit d'un rituel de vénération, faits de chants et accompagné par un tintement de clochettes et un bruit de cimbales. Nous rentrons à l'hôtel et je dois dire que j'ai eu du mal à trouver le sommeil. A mon sens, inutile de se poser trop de questions (du genre c'est bien, c'est pas bien, c'est horrible, etc...) et pour lesquelles il n'y a pas toujours de réponses avec notre mentalité occidentale.

Le lendemain matin, dès 5 heures, nous retournons au bord d'un ghât afin d'assister au lever du soleil sur le fleuve sacré. Moment ô combien privilégié! Disparue cette impression pesante de la nuit. Le soleil, encore très bas, nimbe les eaux. Beaucoup de monde est déjà là pour faire leurs abblutions, prières, lessives. C'est aussi un lieu de rencontres, les femmes parlent entre elles, les enfants rient.
Ce jour là, les bateliers sont en grève, nous n'aurons pas le bonheur de longer les rives du Gange. Après avoir attendu que le soleil lui donne une couleur de feu, nous partons à travers les ruelles de la ville. Notre guide nous fait avancer rapidement en nous demandant de ne pas filmer ou photographier car il s'agit d'un quartier musulman et l'ambiance est un peu tendu à cette époque là.
Nous arrivons au pied d'un imposant bâtiment lézardé et grimpons par un escalier qui nous mène à une terrasse. De là, nous assistons à une crémation. A perte de vue des monceaux de bois s'entassent et attendent d'être allumés. Les fournisseurs de bois sont issus des plus basses castes mais sont aussi très riches. Le bûcher est allumé, les femmes n'assistent pas à la crémation. Etonnament pas de mauvaises odeurs, juste celle du bois qui flotte dans l'air. Les flammes s'élèvent, le temps me semble éternel. Vu du haut de notre terrasse ce spectacle est un peu comme un aimant. En même temps un tas de pensées me traverse l'esprit, remise en question sur la vie, la mort.

Nous redescendons dans la rue pour retrouver la vie grouillante et entendre à nouveau les bruits de la ville. Je pense retourner un jour à Bénarès, il faut sans doute apprendre à l'apprivoiser et essayer de la comprendre en toute humilité, si toutefois cela est possible car je sais aussi que pour certains c'est impossible. En tout cas, cette 1ère petite approche m'a permis de relativiser et m'aide un peu dans des moments difficiles, comme chacun peut en rencontrer.


Khajuraho : ses temples et ses sculptures

Khajuraho, ce nom fait fantasmer... Pourtant ce ne sont pas uniquement des scènes érotiques, les scènes orgiaques ne représentent que 10% de l'ensemble. Il semblerait que certains y aient vu une allusion au tantrisme, pratique sexuelle qui vise à atteindre la spiritualité. Il est vrai que la beauté, mais aussi le réalisme un peu cru des représentations surprend nos habitudes culturelles. Imaginerait-on des scènes aussi indécentes avec cette profusion de femmes nues et de scènes de sexe très explicites sur les tympans de nos cathédrales ?
Bien d’autres sujets sont abordés dans les sculptures : la vie de divinités, des épopées guerrières, des scènes de la vie quotidienne, des animaux mythologiques, des grands personnages de l’époque.
Khajuraho se trouve à l'emplacement d'une ancienne capitale du royaume Jijhotî dont parle le pèlerin chinois Xuanzang dans son carnet de voyage. De 950 à 1050, la cité fut aussi la capitale religieuse des Chandelâ.
Les rajâ Chandelâ y firent construire un grand complexe de temples qui en compta jusqu'à 85, mais dont 22 seulement subsistent de nos jours. Ils étaient consacrés aux cultes hindouiste et jaïn.

Ils sont partagés en trois groupes dits groupe ouest, groupe est et groupe sud. Les temples de l’ouest sont les plus intéressants. Abandonnés puis envahis par la jungle, le britannique S. Burns les re-découvre en 1840. Des travaux, d'une quinzaine d'années, furent entrepris au début du XXe siècle. Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1986.

Quelques photos vous permettront de constater que l’architecture et la sculpture sont absolument magnifiques et constituent une raison beaucoup plus valable que le voyeurisme pour s’y rendre.


Sarnath, haut lieu du bouddhisme

Après la visite de Bénarès, nous partons pour Sarnath, un des plus importants lieux sacrés des bouddhistes du monde, situé à une dizaine de kilomètres. C'est ici que Bouddha a prêché son premier sermon il y a 2500 ans. Ce sermon appelé "la mise en mouvement de la roue du dharma" résume les grands principes bouddhistes. L'empereur Ashoka, qui s'était converti au bouddhisme, fit construire de nombreux temples à Sarnath au 3ème siècle avant J.-C. La ville continua de croître jusqu'à l'arrivée des musulmans. Ces derniers, par vagues successives, détruisirent les temples et monastères. Sarnath resta abandonnée jusqu'en 1836, date à laquelle les britanniques excavèrent les ruines. Aujourd'hui des missions bouddhistes sont venues se réinstaller.



Cette dernière étape était indispensable pour cette approche de l'Inde. Bien sûr, Bénarès mérite le détour à elle seule mais Orchha, par l'atmosphère qui s'en dégage, donne une bouffée d'air pur !

Voyage raconté par icare

Photos Carnet de voyage en Inde


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Recommandations pour ce voyage

Les plus...

  • Assister au coucher et lever du soleil sur les rives du Gange
  • Faire une halte à Orchha

Les moins...

  • Bien réfléchir avant de choisir d'aller à Bénarès afin de ne pas en revenir déçu
  • Eviter de porter des jugements hâtifs sur la culture indienne
  • Ne pas faire de photos des crémations, d'ailleurs certains touristes sont maintenant mal vus par les Indiens à cause de ça

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