Le Haut Vaucluse, Terre des Papes

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Cette année, notre séjour en Provence a coïncidé avec les Chorégies d'Orange. Dix jours de pur bonheur à visiter une partie de cette belle région et puis bien sûr le plaisir d'assister à deux représentations dans le Théâtre Antique d'Orange, la 1ère pour Tosca et la seconde pour un récital de bel canto, avec la soprano française Natalie Dessay et le ténor péruvien Juan Diego Florez.

Photo de voyage en  France

Location de vacances en France de 2 semaines (Juillet 2010) raconté par icare

Mornas et sa forteresse

Le lendemain de notre arrivée nous décidons d'aller à Mornas; nous partons tôt dans l'après-midi, il fait très chaud ce jour là.

Le village de Mornas, situé dans le canton de Bollene, est blotti au pied d’une imposante falaise haute de 137 mètres, sur laquelle est édifiée une forteresse, véritable bastion de défense au Moyen-âge. Avant de partir à l'assaut de celle-ci par un chemin caillouteux et raide, nous empruntons une petite rue qui grimpe à l'ancienne église paroissiale (XIIe siècle) du village de Mornas.

L'église Notre-Dame du Val-Romigier se dresse au pied de la forteresse et domine le village. D'origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée suite aux différents sièges du château. Elle fut consacrée le 24 juin 1192 par l’Archevêque d’Arles. Le premier document qui la désigne sous le nom d’église de Notre-Dame de Val-Romigier date de mars 1484. Le cimetière du village est situé devant l'église et traverse la route, se trouvant ainsi séparé en deux.

L'occupation du site de la forteresse remonte au moins à l'époque romaine. Les vestiges d'un oppidum ont été découverts au sud-est de la forteresse, de même que plusieurs sites contemporains en contre-bas de la montagne.
Mornas est mentionné pour la première fois au IXe siècle (Rupea Morenata), et fut tour à tour propriété de l'abbaye d'Aniane, de l'archevêché d'Arles puis des Comtes de Toulouse. Tandis qu'un village se développe au pied de la montagne, le site du castrum se fortifie en continuité avec l'oppidum romain. Ces premières fortifications étaient très probablement en bois.

La forteresse va alors être longuement disputée par les comtes de Toulouse et les archevêques d'Arles, en raison notamment de sa position stratégique. En 1209, pendant la Croisade contre les Albigeois, le comte Raymond V, accusé de sympathiser avec les hérétiques, est forcé de léguer plusieurs de ses places fortes, dont Mornas, à l'Église. Mornas repasse ainsi sous le giron de l'archevêque d'Arles, avant d'être reprise par le Comte de Toulouse jusqu'au Traité de Paris en 1229, selon lequel toutes les possessions comtales à l'Est du Rhône passent sous l'autorité du Roi de France, à l'exception du Comtat Venaissin, et de facto Mornas, qui appartient désormais au pape. Ce dernier confie l'administration du Comté au Roi de France jusqu'en 1274, date à laquelle le pape Grégoire X reprend en main son administration. La forteresse est placée sous la tutelle des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ces derniers rétrocèdent la forteresse, coûteuse à entretenir, en 1305.

La place-forte jouera un rôle important de défense lors de la Guerre de Cent Ans, notamment contre les "compagnies" de routiers qui ravagent le pays à plusieurs reprise. Ces troubles cessent à la fin du XIVe siècle, marquant ainsi le début d'une période d'accalmie qui durera jusqu'à la deuxième moitié du XVIe siècle et les Guerres de Religion.
Les guerres de Religion y furent particulièrement tragiques, notamment en inaugurant les fameuses "pertuisanades": en 1562, les Calvinistes du marquis de Montbrun s'emparèrent du château, massacrèrent femmes et enfants et précipitèrent la garnison du haut des remparts sur les hallebardes hérissées en contrebas; il y eut un seul rescapé à qui l'on fit grâce.

En 1568, la ville ayant été reprise par François de La Baume, le même sort fut réservé à la garnison protestante.
Les troubles cessèrent à la fin du XVIe siècle, et la forteresse, perdant son rôle défensif, tombe peu à peu dans l'oubli et l'abandon. À partir de 1977, sa restauration est entreprise sous l'impulsion de l'association des "Amis de Mornas". La réhabilitation se poursuit encore aujourd'hui, et de nombreuses animations et reconstitutions sont proposées pendant la période estivale notamment.

Nous choisissons justement une visite guidée et animée fort intéressante.


Serignan-du-Comtat et l'Harmas Jean Henri Fabre

Après la visite de Mornas, nous reprenons la route entre garrigues, vignes et lavandes pour aller à Serignan-du-Comtat.
Il s'agit d'une petite bourgade typiquement provençale qui mérite une visite. Chef-lieu d'une importante baronnie, les plus illustres furent les comtes de Toulouse, les princes des Baux, et surtout Diane de Poitiers.

L'église, classée du XVIIe siècle, possède une façade d'inspiration italienne, son clocher octogonal est bâti sur une tour circulaire, vestige des anciens remparts de la ville. Mais c'est surtout "l'Harmas Jean Henri Fabre" que nous souhaitons visiter.

Un harmas désigne en vieux provençal, un terrain en friche. Aujourd'hui encore le jardin botanique conserve l'aspect un peu "sauvage" que ce célèbre entomologiste (1823-1915), aimait tout particulièrement.

En 1879, Jean Henri Fabre décide de s'installer définitivement dans sa maison de campagne de Sérignon, il y passera les 35 dernières années de sa vie. Il pourra enfin, dans cette nouvelle demeure, se consacrer à son rêve de toujours, l'observation des insectes et fera de l’Harmas le premier "laboratoire vivant de la nature" et de l’entomologie. Véritable encyclopédiste, chercheur, curieux de tout et touchant à toutes les disciplines, il laissa derrière lui les 11 volumes des souvenirs entomologiques, des ouvrages scolaires, de nombreuses aquarelles et manuscrits.

En 1913, le président de la République Raymond Poincaré se rend à l'Harmas pour apporter l'hommage de la nation à Fabre. Louis Pasteur ira lui aussi consulter Fabre à l'Harmas pour sauver le ver à soie français. Le jardin abrite les espèces végétales et variétés d'arbustes et de plantes méditerranéennes plantées par Fabre et ses successeurs. Une variété de tulipes, que l'on croyait disparue, a même été retrouvée. La terre en friche a retrouvé sa place d'origine, là où Fabre laissait pousser les herbes folles. Dans ces parcelles de terre se côtoient cistes, lavandes, chardons, ronces, chélidoines, diplotaxis, centaurées. La propriété est riche de la plupart des arbres de Provence.

Après sa mort, l'Harmas est devenu un musée national dans lequel sont conservés les trésors de ce savant: dessins, publications, herbiers, minéraux, insectes, coquillages et fossiles, sans oublier le jardin botanique, où plus de 800 espèces sont étiquetées.

Nous commençons par la visite de la maison, mais là les photos sont interdites, dommage car nous pénétrons dans l'intimité de Fabre et de sa famille. D'abord la salle à manger où est recomposé le cadre de vie avec la table des repas familiaux, la bibliothèque vitrée, le piano et l'harmonium sur lequel il composait la musique de ses "poésies provençales". Le cabinet de travail, consacré à l'étude, est un véritable petit musée d'histoire naturelle. Manuscrits, herbiers, aquarelles sont autant de choses à découvrir.

Après l'agréable visite du jardin et de l'arboretum, nous allons visiter le Naturoptère, situé juste à côté et qui accueille des expositions consacrées à Jean-Henri Fabre, à la Nature, aux insectes et à la biodiversité.


Vaison la Médiévale et la Comtadine

Le lendemain, soleil et ciel bleu sont au rendez-vous, nous allons passer la journée à Vaison-la-Romaine. Située au bord de l'Ouvèze, elle est à la croisée des chemins qui mènent au Luberon, sur les routes de la Lavande, de l'Olive et des Vins (Côtes du Rhône, Côtes du Ventoux). La visite de la ville est scindée en trois parties: Vaison la Médiévale, Vaison la Romane et bien sur Vaison la Romaine. Voulant profiter au maximum de la découverte de ce riche patrimoine nous ferons la visite des fouilles archéologiques un autre jour.

Nous arrivons dans la matinée et là agréable surprise les parkings ne sont pas payants! Après avoir traversé le pont gallo-romain nous faisons un petit tour dans la ville contemporaine mais en sortons bien vite vue l'affluence de touristes.
Nous reprenons la rue qui monte à la ville haute (la partie médiévale et comtadine) et nous nous arrêtons pour déjeuner en terrasse dans un petit restaurant fort sympathique.


Vaison la Romane: la cathédrale Notre-Dame de Nazareth et son cloître

Après notre balade à travers Vaison la Médiévale et la Comtadine, nous allons chercher un peu de fraîcheur et de calme en allant visiter l'ancienne cathédrale Notre-Dame de Nazareth et son cloître.

Bâtie sur les fondations gallo-romaines d'un édifice du Ier siècle, la cathédrale primitive daterait du VIe siècle. Dans la galerie du cloître attenant, sont réunis des vestiges lapidaires, ainsi qu'un sarcophage chrétien. Au cours du moyen âge, le centre de gravité de Vaison se déplace progressivement vers la ville haute. Notre Dame de Nazareth perd son titre de siège épiscopal au profit de Saint-Quenin, dans la ville haute.


Seguret, un village blotti au pied d'une colline

En quittant Vaison-la-Romaine, nous faisons un détour pour nous arrêter à Séguret.

Ce village, typiquement provençal, est situé au Nord des Dentelles de Montmirail et à l'Ouest du Mont Ventoux. Il est bâti au pied d'une colline surmontée de son château féodal en ruine et fait parti de l'association des "plus beaux villages de France", distinction bien méritée.

Après avoir franchi le porche sous voûte que prolonge la rue principale, notre balade à travers les petites rues du village nous fait découvrir, entre calades et belles maisons anciennes, la jolie fontaine des Mascarons (XVe siècle) classée monument historique, le beffroi (XIVe siècle) avec son unique aiguille et la belle église Saint-Denis (XIIe siècle).


Pernes-les-Fontaines, "Perle du Comtat"

Après une matinée de farniente, nous prenons la route pour aller à la découverte du circuit des fontaines.

Comme son nom l'indique, Pernes-les-Fontaines possède pas moins de 40 fontaines datant souvent du XVIIIe siècle. Surnommée également "Perle du Comtat" cette petite bourgade provençale, ceinturée de remparts et d'imposantes portes fortifiées, est dotée d'un beau patrimoine: 14 hôtels particuliers, des petites chapelles, une église romane, des tours, etc...

A travers le lacis de ruelles de calades et sur des placettes ombragées, il est très agréable d'entendre le clapotis de l'eau des fontaines.


Brantes, un village perché plein de charme

Encore du beau temps, nous partons pour la journée, direction Vaison-la-Romaine pour découvrir les vestiges de l'époque romaine mais auparavant nous ferons un crochet pour aller à Brantes.

Il s'agit d'un petit village perché sur un contrefort du Ventoux, comme suspendu au dessus de la vallée du Toulourenc.
Il est surtout étonnant d'authenticité et plein de charme avec ses ruelles en calades, ses passages voûtés, ses portes anciennes et ses vieilles maisons de pierre. Un château médiéval, en ruine au sommet de la colline, surplombe le village. Il n’en reste que des pans de murs et deux citernes.

L'endroit nous plaît tant que nous décidons de nous restaurer sur place.

A travers les petites ruelles nous trouvons un petit restaurant "l'Auberge la Poterne" et bien installés à l'ombre, sur une petite terrasse, nous profiterons d'un beau panorama sur le Ventoux et les Baronnies et dégustons une belle assiette provençale et les premières figues de la région.

Une petite balade digestive nous mènera vers quelques ateliers d'artisanat de décoration de faïences, poteries et santons.


Vaison la Belle Romaine

Nous reprenons la route, direction Vaison-la-Romaine pour découvrir le superbe site archéologique.

Vasio ou Vasio Vocontiorum est le nom gallo-romain de l'actuelle ville, capitale du peuple celte des Voconces. C'est un des plus grands de France, les travaux se poursuivent toujours car une grande partie est encore recouverte par la ville moderne.

C'est au chanoine Joseph Sautel que l'on doit la découverte et le dégagement de deux quartiers et du théâtre antiques, un véritable travail de romain effectué entre 1907 et 1955, date de sa mort. Imaginez un long champ de ruines antiques de 15ha où vous déambulez et entrez dans le passé et la vie quotidienne des habitants.

Quatre visites s'imposent: le quartier de la Villasse, le quartier de Puymin, le Théâtre Antique et bien sur le musée archéologique Theo-Desplans.

Nous commençons par la visite du quartier de la Villasse. Il correspond à un quartier riche et très actif de la ville avec ses rues, ses boutiques et son ensemble thermal. En arrière de cette animation urbaine bruyante, de grandes demeures tournées sur leurs cours intérieures, témoignent d’une qualité de vie et d’un luxe réservés aux populations aisées. C'est avec émotion que nous pénétrons par la rue centrale, appelée la Rue des Boutiques, grande artère dallée, sous laquelle court un égout qui descend vers les habitations de la ville en direction de l'Ouveze.

Le quartier romain est ceinturé par la ville moderne de Vaison, ce qui, je trouve, met en valeur la beauté du site. Au fil de notre promenade nous visitons deux demeures, la Maison au Buste d'Argent qui doit son nom à la découverte de la sculpture du buste d’un riche citoyen romain et la Maison au Dauphin où fut trouvé sur place un petit dauphin sculpté dans du marbre blanc et chevauché par Cupidon.

Enfin nous découvrons les restes des thermes du centre dont la plus grande partie se trouve encore sous la ville actuelle. On peut aussi observer six petites latrines et le canal d’évacuation des eaux.

Il faut ressortir du quartier de la Villasse pour aller, 100 mètres plus loin, au quartier de Puymin. Il porte le nom de la colline sur laquelle il a été construit. On y découvre de nombreuses demeures, des boutiques et le théâtre antique, ainsi que le musée.

Le musée recueille de nombreux objets trouvés lors des fouilles et expose les statues impériales qui ornaient le mur de scène du théâtre: celles de Claude, Domitien, Hadrien et son épouse Sabine. Dans ce quartier, quatre îlots séparés par des rues ont été dégagés. Il est conseillé de commencer la visite par la Maison à l'Apollon Lauré qui est la plus importante des constructions subsistantes, puis en traversant le Sanctuaire à Portiques on se dirige vers le château d'eau (jadis considéré comme un Nymphée). Après être passé devant la Maison à la Tonnelle, il est conseillé, à ce stade, de visiter le Musée.

Ensuite en remontant un chemin en pente, on se dirige vers le théâtre qui s'appuie sur la colline de Puymin.


Une journée au pays de Sault

Grand soleil au réveil, profitons-en; nous partons pour une journée bien remplie au pays de Sault et des gorges de la Nesque.

Nous allons découvrir cette partie du Vaucluse encore un peu méconnue. Pourtant c'est un coin magnifique: bleu du ciel, mauve des rangs de lavande, ors des champs de blé et d'épeautre, vert des chênaies, des petits villages en pierre, des troupeaux de chèvres et de moutons, bref un petit coin de paradis. Nous prenons donc la spectaculaire route en corniche.

Après les Gorges du Verdon, les Gorges de la Nesque sont les plus spectaculaires de Provence, l'une des plus belles percées hydro-géologiques du midi. Un canyon grandiose et sauvage, où se dressent de fantastiques rochers, que l'on découvre depuis la route en encorbellement sur le précipice (D. 942 de Villes-sur-Auzon à Monieux) jalonnée de tunnels et de belvédères dont celui du Castellas face au majestueux Rocher du Cire. Ce site naturel a été classé Réserve de Biosphère par l'UNESCO en 1998.

C'est dans le courant de l'année 1866, bien avant l'ouverture de la route qui surplombe ce site, que Frédéric Mistral découvre les Gorges de la Nesque et les ruchers sauvages du Rocher du Cire, où il entreprend, au péril de sa vie, de récupérer les gaufres d'or gorgées de miel. Les péripéties de son escalade du Rocher du Cire, relatées dans Calendal, chant VII, constituent un des points culminants de ce poème épique, en douze chants, dans lequel l'auteur exalte la Provence maritime et la Provence montagnarde.

En continuant la route nous arrivons à Monieux, situé dans le pays de Sault à 650 mètres d'altitude à la sortie des Gorges de La Nesque. c'est le pays de la lavande, au pied du village se trouve des champs et une distillerie de lavande.
Monieux se tient accroché aux pentes abruptes des derniers contrefort des Gorges de La Nesque. Une petite route pittoresque nous conduit jusqu'au village, la D1 que l'on appelle aussi la route de la Gabelle, bordée de chênes verts et de buis, elle s'élève en lacet et dévoile au fur et à mesure de somptueux paysages.

Puis ce sera Sault juste pour une pause déjeuner dans cette jolie bourgade envahie par les touristes. Nous préférons la tranquillité des petits villages perchés ou blottis au pied du Mont Ventoux: Aurel, Saint Trinit, Saint Christol. Justement nous terminerons la journée au sommet du Géant de Provence (1912). La route monte en serpentant à travers les cèdres, les chênes verts et blancs, les hêtres, puis plus haut, les sapins,les mélèzes, qui laissent ensuite la place à la pierraille en approchant du sommet, où se dévoile un paysage quasi lunaire. De la haut la vue est extraordinaire mais le vent souffle aussi très fort. En voyant les photos vous comprendrez que les cyclistes en bavent!


Notre gîte et les Chorégies d'Orange

Ma grande passion c'est l'opéra et la musique classique! Pas un jour ou presque sans que je n'écoute un air lorsque je suis chez moi. J'aime aller écouter des concerts, des récitals et voir des opéras mais jamais je n'avais eu l'occasion d'aller aux Chorégies d'Orange. Un a priori sans doute car je suis assez exigeante et je garde un très mauvais souvenir d'Aïda au Stade de France il y a quelques années maintenant. C'est un beau cadeau qui me fut offert par mes amis pour mon anniversaire, et dont mon mari a bénéficié lui aussi par la même occasion, le petit veinard! Un gîte très agréable pour deux personnes, situé à une vingtaine de km d'Orange, faisait aussi partie du cadeau. Je fus très touchée et inutile de vous dire que je m'en souviendrai longtemps.

Le Théâtre Antique d'Orange est l'un des plus beaux monuments français, témoignage de l'époque romaine. C'est le seul édifice du genre ayant conservé son mur acoustique. Ses dimensions sont imposantes: 103 mètres de long, 37 mètres de haut, 1,80 mètre d'épaisseur. La scène mesure 65 mètres de long, avec toutefois une utilisation optimale à 47 mètres. La profondeur oscille entre 12 et 16 mètres. Après la chute de l'Empire Romain, le monument fut abandonné comme lieu de spectacle. En 1562, il fut même transformé en refuge pour la population. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle qu'on entreprit de le restaurer et qu'on en reconstitua les gradins.

Les Chorégies d'Orange sont aujourd'hui le plus ancien festival français puisqu'elles datent de 1869.

Les propriétaires du gîte, très accueillants, possèdent également des chambres d'hôtes situées sur leur ferme bio. Ils sont producteurs de fruits. Voici quelques photos...


L'Abbaye Notre-Dame de Sénanque.

Le lendemain matin, nous prenons la direction de Gordes pour aller visiter un lieu unique et hors du temps, enserrée dans le creux de son vallon, l'Abbaye Notre-Dame de Sénanque.

Elle demeure comme l'un des plus purs témoins de l'architecture cistercienne primitive et fait partie, tout comme l'abbaye de Silvacane et l'abbaye du Thoronet, des trois sœurs provençales. Fondée en 1148, devenue dépendance de l'abbaye de Lérins, elle est toujours occupée par une communauté de moines cisterciens, six y vivent actuellement.

La visite guidée d'une partie de l'intérieur de l'abbaye se fait par groupes de 50 personnes afin de ne pas gêner la vie monastique. Il est donc recommander de venir dans la matinée afin qu'il n'y ait pas trop de monde. Pas facile de faire de belles photos car la visite est bien encadrée et relativement rapide, à l'extérieur beaucoup de touristes également. Il faudrait pouvoir venir hors saison mais là bien sur, plus de lavande!


Sur la route de Gordes

Après la visite de l'abbaye Notre-Dame de Sénanque, nous reprenons la route en passant par Gordes.

Il est déjà tard et vue l'affluence de touristes en juillet nous décidons de poursuivre notre chemin pour découvrir le minuscule village de Saint Pantaléon. Avec seulement 78 hectares d'un territoire vallonné, il s'agit de l'une des plus petites communes du département. On y accède par la D148 ou par la D104 depuis les communes de Gordes et de Goult qui l'encerclent totalement. C’est la seule à n’être ni sur une nationale, ni sur une butte, c’est aussi la plus difficile à trouver, car elle est cachée par une multitude de petites routes pleines de virages.

Le village n’a jamais été fortifié, mais résulte plutôt du rassemblement de quelques fermes autour de son extraordinaire chapelle. L'église de Saint-Pantaléon est un édifice roman du XIe siècle qui a subi des transformations au XIIe siècle. En 1727, on lui a adjoint une chapelle votive rappelant la grande peste qui venait de ravager la Provence. Construit en petit et moyen appareil, elle comporte trois nefs. A l'extérieur, à son chevet a été aménagée une nécropole rupestre, dont les tombes sont taillées directement dans la roche (présence d'emplacements pour adultes et enfants). Une partie de l’explication de ces petites sépultures tient du fait qu'on amenait les enfants morts trop tôt pour avoir pu être baptisés: ils semblaient ressusciter le temps d'une messe au cours de laquelle on les baptisait, avant d'être inhumés dans ces tombes creusées à même la roche.

Aujourd'hui le village est protégé du flux touristique et respire encore le calme et la tranquillité d’autrefois.


Le Château de Grignan, joyau de la Drôme

Tiens ce matin le temps est un peu nuageux, il fera sans doute moins chaud ! Nous sommes tout près de la Drôme Provençale, aussi décidons-nous d'aller visiter le charmant village de Grignan et son château rendu célèbre par Madame de Sévigné qui venait y voir sa fille Françoise-Marguerite de Sévigné, comtesse de Grignan par son mariage avec François de Castellane.

Aujourd'hui, Grignan est également connu pour son festival de la correspondance et ses fêtes nocturnes. Pendant quelques jours le village vit au temps des belles lettres et de la lecture. On rencontre conteurs, lecteurs et calligraphes au coin des rues, dans les cafés littéraires. Des acteurs célèbres donnent des spectacles autour du thème de la lecture et de la poésie, sur le parvis de la collégiale et dans les jardins du château.


Un petit tour en Drôme provençale

Les vacances arrivent hélas à leur fin! Encore une belle journée qui s'annonce, profitons-en pour changer de département et filons vers la Drôme Provençale!

Direction le petit village de Vinsobres. Nous y déjeunerons fort bien, attablés dehors à l'ombre des platanes. Avant de continuer notre visite nous faisons un arrêt pour acheter un peu de vin et discuterons un bon moment avec le viticulteur.
Le nom de Vinsobres suscite beaucoup d’interrogations. Autrefois Vintiobrigia, le préfixe "vins" signifierait vent
et la racine "briga", montagne, colline, forteresse. Vinsobres était donc une forteresse bâtie sur une hauteur, d’où cette vue imprenable sur la vallée de l’Eygues. Fief des Montauban, des Dauphins, des princes d'Orange et des d'Urre, c'est un petit village où il fait boin se balader à travers ses ruelles anciennes.

Puis une balade dans les rues et ruelles tortueuses de Nyons. Nyons est la "capitale" du Nyonsais-Baronnies. Ville médiévale au pied d'un piton rocheux, tout près du Mont Ventoux. Environnée de moyennes montagnes (Essaillon, Garde Grosse, Saint-Jaume et Vaux), à l’abri des vents dans sa cuvette naturelle, bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel toute l’année. Surnommée "le Petit Nice" pour son climat si particulier.


L'Enclave des Papes

L’Enclave des Papes, terre vauclusienne dans le département de la Drôme Provençale, est une curiosité géographique et historique unique en son genre. Elle est composée de quatre villes et villages : Valréas, la capitale, Richerenches, Grillon et Visan. Pour en comprendre les origines, il faut remonter au temps où les Papes vivaient encore en Avignon.
En effet, pendant tout le 13ème siècle, des luttes sans merci déchirent le nord de l'Italie. A Florence et dans Rome, où les ruines dévorent la ville, les Guelfes, partisans du Pape, s'opposent aux gibelins, partisans des empereurs germaniques. Le trône de Saint-Pierre est si fortement menacé que les papes quittent Rome et transportent le Saint-Siège en Avignon où ils résideront au cours du 14ème siècle. En quelques décennies, cette ville rhodanienne devient une opulente cité commerciale et intellectuelle qui brille en Europe d'un éclat sans pareil. Les papes ne cessent d'acquérir des terres d'Avignon, afin d'agrandir leur domaine et d'en tirer de substantiels revenus et surtout d'asseoir leur pouvoir face aux Etats du Royaume.

En 1317, après son élection à Lyon, le Pape Jean XXII, très malade, au cours d'une étape sur le chemin d'Avignon, goûta un vin de Valréas. "Il s'en trouva fort ragaillardi", et même très vite guéri. Il conclut que ce vin était miraculeux. Aussi, pour en disposer à sa convenance, il acheta la cité au Dauphin du Viennois. L'Eglise, héritant les biens des Templiers, Richerenches agrandit le territoire en 1320, puis Visan en 1344 et Grillon en 1451. L'Enclave était née! Cette enclave permettait surtout au Pape de posséder une place-forte papale au sein des Etats du Dauphiné, propriété du Royaume de France. Elle fut délimitée par des bornes papales que l'on peut encore admirer à certains endroits.

En 1791, après la Révolution, l'Enclave des Papes, dépendant du Comtat Venaissin, fut rattachée à la France. A la formation des départements, les habitants de l'enclave furent consultés par référendum afin de décider de leur rattachement au Vaucluse ou à la Drôme. Désirant rester provençaux, les habitants votèrent pour le rattachement de l'Enclave des Papes au Vaucluse et devinrent vauclusiens tout en étant enclavés dans la Drôme!

Valréas possède un fabuleux patrimoine et l'influence d’une vie religieuse intense et omniprésente demeure: église monumentale, chapelles, et couvents en témoignent. La cité Médiévale s’est progressivement agrandie autour de son château fort, puis fortifiée, c'est maintenant une petite ville très touristique.

Visan, place forte adossée à un amphithéâtre de collines chaudes et colorées, domine une plaine qui déploie ses cultures à l’assaut du couchant. Ses rues sinueuses, bordées d’hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, séduisent par leur équilibre et leur beauté.

Richerenches est un charmant petit village qui abrite une des plus anciennes et plus importantes commanderies des Templiers de Provence (XIIe siècle). Cette commanderie, jadis "chef d'ordre" de la région, est abritée par un large mur d'enceinte flanqué de quatre tours. Elle apparaît être la mieux conservée de Provence. C'est aussi la capitale de la truffe de qualité,et elle produit également des vins des Côtes du Rhône.

Grillon est un village plaisant où il fait bon vivre. Ancienne limite septentrionale des Etats Pontificaux, deux tours dominent la masse imposante de ses remparts: le beffroi, surmonté d’un campanile en fer forgé, et le clocher de l’église coiffé d’une flèche octogonale en pierre. Au pied des murailles qui ceinturent le vieux village, s’étale la place de la Bourgade, typiquement provençale avec sa fontaine, sous l’ombre de ses grands platanes centenaires.



Dix jours de pur bonheur à travers champs de lavande, garrigue, oliviers avec en prime le chant des cigales! Nous avons découverts ce coin de Provence avec ses villages perchés, son patrimoine important, notamment l'art roman provençal qui est magnifique et bien sur une nature grandiose. De bons petits restaurants glanés au gré de nos balades, bref de bonnes vacances!

Voyage raconté par icare

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Les moins...

  • Eviter les visites des endroits envahis par les touristes, préférer les lieux moins fréquentés et tout aussi beaux

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