Le Tibet connu en France, entre autres, grâce à trois personnages célèbres : Alexandra David-Néel, qui a rédigé de nombreux ouvrages relatant ses voyages d'un pays alors coupé du monde. Hergé qui a créé la bande dessinée dans laquelle Tintin part à la recherche de son ami perdu au pays des neiges et Tenzin Gyatso, plus connu sous son titre de Dalaï Lama, parcourt inlassablement la planète pour défendre la cause de ses concitoyens.
Voyage "sac à dos" en Chine de 3 semaines (Novembre 2010) raconté par ispahan
6h00 du mat, cela fait un peu plus de vingt minutes qu'un moto driver ma déposer à l'entrée de Thamel et où j'ai rejoint trois personnes qui attendent elles aussi un bus qui doit nous mener à la frontière tibétaine (chinoise). Plus d'une heures d'attente et nous voila une dizaines de personnes assis dans un mini bus direction la frontière. Nous passons par des paysages fantastiques. Les cultures en escalier où les femmes s'affairent à couper les foins, plus loin c'est un homme qui labour aider par des yaks dans sa tâche.
Plus nous quittons la civilisation, plus les routes se délabrent... au point que, parfois, sur une route censé être à deux voies, une voiture seule a même du mal à passer. Après quelques heures de route, notre bus nous dépose à 1km du poste frontière népalais et c'est à pied avec nos sacs sur le dos que nous passons la frontière.
Un portail immense se dresse devant nous et nous donne à un pont qui sépare le Népal du Tibet (Chine). Sur le pont, un premier contrôle nous attend. Un militaire nous fait mettre en rang et, un par un, il nous faut présenter notre passeport plus l'autorisation nous permettant de rentrer au Tibet. Puis nous repassons le portail de l'autre coté du pont et nous nous trouvons face à un bâtiment où là se trouve le contrôle pour enfin rentrer au Tibet.
En entrant dans le bâtiment, un premier militaire chinois nous demande notre passeport et nous fait passer notre sac au rayon x et nous demande de l'ouvrir, il contrôle tout. Bien sûr, il est interdit d'avoir avec soit un livre ou une photo de 14ème dalaï-lama. Puis nous récupérons le sac et, à peine 3 mètre plus loin, un autre chinois nous contrôle de nouveau le passeport et nous refait passer le sac au rayon X si jamais dans les 3 mètres nous avions assemblé une bombe ou si le premier militaire avais rater quelques choses.
Nous sortons directions le bus qui nous attend coté tibétain et là un guide nous dis qu'il faut monter pendant 2 km car le bus n'a pas pu descendre plus bas. C'est donc sous un début de pluie glaciale que nous commençons l'acensions vers notre futur moyen de transport. Arriver au sommet, nous trouvons un grand bus qui nous attend. Pour 10 personnes, cela me semble un peu bête d'avoir un si grand bus... mais, au fur et à mesure, nous voyons le bus se remplir du petit groupe du départ. En fait, le bus et plein au départ de la frontière tibétaine.
Notre guide Champa se présente à nous et nous explique que chaque agence du Népal passe par une agence chinoise qui regroupe le tout et ne fait qu'un grand bus. Il nous faudra donc cohabiter à plus de trente pendant notre séjour.
Nous faisons route vers notre premier village tibétain sans pouvoir profiter pleinement des paysages car la pluie et la brume se sont mis de la partie. Nous en profitons donc pour faire connaissance. Je suis le seul français dans ce bus sinon on trouve des américains ou des anglais et il y a aussi des israéliens, des péruviens, japonais, allemands et des italiens.
Le guide nous informe que pour nous rendre à destination, il n'y a que 70 km mais, en fait, pour les parcourir nous mettrons presque trois heures. Au départ de la frontière, le bus ne peut circuler que sur une voie car, en fait, la seconde est immobilisée par les véhicules en stationnement qui souhaitent s'approcher de la frontière pour décharger leurs cargaisons. Aussi, à chaque fois qu'une voiture nous vient en face, il faut ou qu'elle recule ou que le bus recule jusqu'à ce qu'un des deux puisse se garer. Ce qui explique le temps que nous mettons à faire ces quelques kilomètres.
Nous arrivons à Nyalam de nuit et nous venons de nous prendre en quelques heures 2500 mètres de déniveler. Nous allons passer notre première nuit au Tibet à 3750 m d'altitude. Il fait un froid de canard et le guide se dépêche de distribuer les chambres. En fait nous nous retrouvons en dortoir de 5 lits dans une chambre de 20m2. De plus, il nous informe qu'il n'est pas nécessaire de tenter de prendre de douche car il n'y a pas d'eau chaude. Je me retrouve avec un israélien, deux japonais et un allemand. Juste face à notre chambre se trouve le bloc sanitaire. Je n'avais plus vu de bloc sanitaire comme cela depuis mes premières vacances en colonies et cela remonte à longtemps.
Une fois mon sac posé dans la chambre, je redescend dans la rue de la ville où se trouve une enfilade de restaurant. Je pénètre dans un premier et bien sûr personne ne baragouine l'anglais. Je ressort et regarde au travers des vitrines puis un des patrons attire mon attention avec son ventre bien rond et son sourire chaleureux. Je me pose donc chez lui. Je commande une soupe de champignons pour essayer de me réchauffer et j'avale les 1 litres servis, au passage deux aspro pour faire passer le mal de tête qui s'intensifie.
La soupe avalé, je rentre dans la chambre, il y fait un froid glacial et je vois qu'un de mes colocataire japonais se prépare à se coucher tout habillé... Il n'a pas tort et je le copie afin de ne pas me geler toute la nuit.
Après une nuit épouvantable où je n'ai réussi qu'à dormir pas plus de trois heures tant le froid est saisissant et mon mal de tête c'est amplifié, j'ai l'impression que mon crane va exploser.
Je descend dans la salle du petit dej et je me force à manger un bout. Je pense que je me tape un MAM (Mal Aigu des Montagnes) carabiné. 9h, nous levons le camp.
3 heures après notre départ, nous franchissons notre premier col à 5 000 mètres et, là, ce n'est plus une tête que j'ai mais une bombe à retardement. J'ai beau prendre des cachets, j'ai l'impression de bruler de l'intérieur.
Nous continuons notre route avec des arrêts au milieu de nulle part, soi-disant, selons le guide pour prendre des photos, mais en fait cela nous permet de monter petit à petit car nous arrivons à un col de 5 200 mètres et là, la tête explose. Mais, en plus, en descendant du bus, je chancelle et manque me foutre par terre de plus, le mal à respirer toutes les 4 aspiration s'il me semble manquer de souffle et je hoquette.
Je suis un peu rassuré de voir que je ne suis pas le seul dans cet état et même que certains sont dans un état bien pire puisque il leur faut respirer de l'oxygène pour se sentir un peu mieux, sans compter tous ceux qui vont à droite et à gauche pour vomir.
Mais quel dommage d'être dans cet état la, je ne profite pas vraiment des paysages, je sort à chaque arrêt pour prendre un peu d'air frais et j'en profite pour faire quelques photos mais j'avoue ne pas apprécier le moment présent.
Après ce col et trois check point, dont un avec contrôles des passeports et visas (si un jour le Tibet redevient libre c'est que la Chine n'existe plus). Nous redescendons assez vite vers Lathes qui se trouve seulement à 4 300 mètres et où nous allons passer la deuxième nuits. Par chance, ce soir, les chambres sont par trois. Je me retrouve ce soir avec un couple de péruviens mais, comme hier au soir, pas de douche et il fait aussi froid.
Nous sommes là avant la nuit mais la ville n'offre pas grand chose à faire. Je décide donc de faire un tour le long de la rue principale. Au passage, je stoppe chez un boulanger local, pour acheter des petits pains façon Tibet. Je me pose dans le resto de l'hôtel pour confier mes derniers souvenirs à mon carnet et accompagné mes petits pains d'un thé qui seul arrivera à passer. Quand un groupe de gamines passent devant la vitrine en me faisant de grands coucous et en rigolant, puis commencent leurs va et viens de gauche à droite, j'attrape alors mon appareil photo et décide de les filmer. Les coquines passent alors devant la vitrine de dos tourné. Après avoir capturé quelques images je sors pour leurs montrer. A ma vue elles détalent, je leur fais signe de venir, c'est sur la pointe des pieds qu'elles s'approchent, je leurs montre alors le film, elles éclatent de rire et partent à grand renfort de signes de la main. Ces gamines m'auront fait passer un moment agréable et mon permis de ne pas penser à mon mal de tête l'espace d'un instant. Je pars me coucher comme la veille tout habiller pour ne pas avoir trop froid.
9h, départ de l'hôtel direction de nouveau un col à 5 000 mètres mais ce matin tout va bien, plus de mal de tête et moins de mal à respirer. Je peux donc apprécier notre arrêt à ce col. Ce matin, nous stoppons à plusieurs reprises pour faire des photos et afin que ceux qui se sentent encore un peu fébrile puissent s'aérer, nous arrivons à l'hôtel vers 12h30.
Nous sommes à Shigatsé, là un hôtel avec des chambres par deux mais pour moi ce sera en single que j'avais réservé auprès de l'agence à Katmandou. Mais au moment de la distribution des chambres, pas de single. Je demande donc à Champa de me dire pourquoi... C'est simple, pour lui, pas de réservation en single à mon nom. Je téléphone à Laurent le responsable de l'agence à Katmandou qui me promet de régler le problème dans la journée. En attendant Champa me donne une single avec un supplément de 100 yuans. Enfin une bonne douche chaude et des vêtements propres que ça fait du bien.
Une fois ragaillardie, je pars à la découverte de la ville qui est immense. Puis comme convenu dans l'après midi, nous avons rendez-vous avec notre guide pour aller visiter le monastère de Tashilumpo.
Le monastère est d'importance historique et culturelle à Shigatse, la seconde ville du Tibet. Situé sur une colline au centre de la ville, son nom en tibétain signifie "toute la fortune et le bonheur rassemblés ici" ou aussi "monceau de gloire". Il est le siège traditionnel des Panchen Lamas successifs et également le siège des bonnets jaunes. Le Panchen Lama est le second personnage de la hiérarchie des bouddhistes, après le Dalaï-Lama.
Le Xème Panchen Lama est mort en 1989. En 1995, les autorités chinoises ont choisi un successeur dans un simulacre de cérémonie. Le candidat choisi par le Dalaï-Lama en exil en Inde a été arrêté et se trouve maintenant en résidence surveillée où dieu seul sait ou sa famille.
Le monastère de Tashilumpo est un lieu important de pèlerinages pour la communauté tibétaine. Il abrite les tombes des Panchen Lamas, décorés d'or et de pierres précieuses, ainsi qu'une statue de Bouddha haute de 26 mètres la plus grande représentation en cuivre au monde.
Après une belle visite, je me trouve face à la porte d'une salle de prières où se prépare de jeunes moines avec leur lourde cape et leur bonnet jaune. Première surprise, ils se déchaussent et commencent à baragouiner des mots dans un brouhaha exceptionnel puis petit à petit les jeunes bonnets jaunes se mettent en fille indienne et, tout à coup, ils partent en courant en poussant un grand cri dans la salle de prières où quelques secondes leurs suffisent pour prendre place et rentrer en prière.
La tête pleine de cette ferveur monastique, je redescends vers le centre ville, et j'en profite pour faire quelques achats et découvrir le reste de cette vaste citée. Je me pose dans un cybercafé et en profite pour voir mes mails. Laurent de l'agence de voyage m'a laissé un message et m'explique que l'agence chinoise s'est fait tiré l'oreille. Il me demande donc de payer les suppléments pour les singles et me rembourse à mon retour à Katmandou.
Dans la soirée, je me pose dans un des innombrables restaurants de la ville afin de gouter un steak de yack qui se révélera avoir le même goût que le bœuf. En même temps, ils font presque partie de la même famille ces deux-là. Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais je suis un peu déçu même si le plat est très très bon.
De retour à l'hôtel, Champa me dit que son agence la contacté et qu'en fait il me fera payer le supplément pour les singles le dernier jour à Lhassa et me remettra un reçu afin que mon agence me rembourse. Ce point réglé, c'est en regardant la télévision chinoise que je m'endors.
Ce matin, nous ne parcourrons que 70 kilomètres afin de pouvoir un peu se reposer avant notre arrivée le lendemain à Lhassa.
Gyantse historiquement la 3ème plus grande ville du Tibet mais depuis quelques années dépassée par une dizaine de ville. L'hôtel est sympa, il se trouve en plein centre et, après une rapide balade, je choisi un resto où le proprio joue la carte du livre d'or écrit dans toute les langues. Les appréciations en français me pousse à tenter l'expérience.
Il me propose sa spécialité : un plat de légumes sautés avec de la viande et du riz et me promet un spectacle. Alors que je suis assis a écrire mon carnet de voyage le chef m'appelle de sa cuisine et me dit de venir "hé man ! pictures ! pictures ! mister ! hé pictures !". Je vais donc dans sa cuisine avec mon appareil et profite du spectacle qu'il m'offre. Il fait sauter ses légumes dans une huile bien chaude ce qui procure des flammes qui vont lécher le plafond. Le sourire de ce chef et ces flammes feront de très belles photos souvenir et son plat laissera à mes papilles un très agréable souvenir.
Je retrouve le groupe pour la visite du monastère de Palcho (ou monastère de Pelkor Chode). On y trouve un magnifique Kumbum en gradins (Kumbum est un chorten tibétain de grande taille constituant un bâtiment, comparable à un temple), le plus grand chörten du Tibet. (Les premiers chörtens du Tibet étaient destinés à recevoir les reliques du Bouddha Sakyamuni. Puis, ils devinrent les réceptacles des corps des Tibétains considérés comme saints. Les dépouilles mortelles des dignitaires comme les dalaï lama ou les panchen lama sont inhumées dans des chortens de très grande dimension ou en or. D'autres contiennent des textes sacrés.)
Il a été commandé par un prince de Gyantse en 1 427 et était un centre important de l'école Sakya du bouddhisme tibétain. Cette structure religieuse contient 77 chapelles sur 6 étages, et est décorée de plus de 10 000 peintures murales, nombre d'entre elles démontrant une forte influence népalaise sont restés relativement intactes. Elles sont les dernières de ce type au Tibet. De nombreuses statues d'argile restaurées sont de moindre qualité artistique que les originaux détruits - mais ils sont encore spectaculaire.
je profite de la fin d'après midi pour me baladé dans les rues à la rencontre de tibétains puis je retourne en début de soirée dans le resto du midi afin de me régaler encore une fois de sa spécialité et de sa joie de vivre.
Ma mémoire a gravé là-haut sur ces plateaux des images du Tibet. Je n'oublierai pas les sourires de ces gens aux visages tannés, les moulins à tourner, le bonheur qu'on ressent à pouvoir tout contempler, l’immensité des plateaux qui remplissent l'horizon. Toute cette beauté qui rend les yeux humides quand on voit ce qu'on fait le dragon chinois.
Voyage raconté par ispahan
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