En septembre 2008, j’ai décidé de partir en trek à la rencontre des ethnies minoritaires du nord-ouest du Vietnam : Pathen, Tay, Dao à tunique longue, Nung, Dao rouges.
8 heures de marche par jour nous font aller d’ethnies en ethnies, de villages en villages, parmi les rizières, traversant les rivières. Avec un guide, un assistant guide et 6 porteurs. Chaque ethnie à ses coutumes et sa langue, elles ne communiquent donc pas entre elles.
J’ai également vécu quelque chose de très fort en soignant de nombreux habitants arrêtés sur le bord des routes, étant au courant qu’une infirmière passait dans le coin ! Malgré la barrière de la langue, j’ai pu communiquer avec des gestes, des sourires, des regards... inoubliable de richesses !
La formule nuit chez l’habitant nous permet de nous immerger au plus près des cultures de ces minorités, se disant les plus heureuses au monde.
Trekking au Viet Nam de 2 semaines (Septembre 2008) raconté par Laeti91
Pour nous remettre du vol Paris-Bankok-Hanoï, le séjour au Vietnam commence par 2 jours de repos sur la baie d’Ha Long.
La baie d'Ha Long est une étendue d'eau d'environ 1 500 km² située au nord du Viêt Nam, dans le golfe du Tonkin, à proximité de la Chine et à 170 km à l'est de Hanoi. Elle est longée par une côte de 120 km. Son paysage est marqué par les 1 969 îles karstiques qui ont valu au site d'être inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1994.
A bord d’une jonque à trois étages, nous partons pour un circuit dans la baie, au détour des roches, naviguant dans le calme et la sérénité.
En milieu d’après-midi, un bateau plat à moteur nous permet de passer sous une roche avec stalactites, pour arriver sur une étendue d’eau fermée, avec pour seul bruit celui des oiseaux exotiques. Le bonheur !!!
Nous passons notre première nuit à bord de la jonque, après un magnifique coucher de soleil et un dîner copieux de plusieurs sortes de poissons.
Le lendemain matin, la jonque reprend la route vers la Grotte aux surprises, que nous visitons : celle-ci est formée de trois salles de pierres de plus en plus grandes, avec d’impressionnantes stalagmites et stalactites, auxquelles l’imagination donne les formes les plus diverses. Le jeu de lumières est sublime. A l’entrée de la grotte, deux appendices de pierre font penser à des pieds : ils sont attribués au Génie de la grotte, gardien de l’entrée. Près de la grotte, un village de pêcheurs est constitué de cabanes en bois.
En fin de matinée, nous revenons au port, et quittons le bord de mer pour une traversée est-ouest du Vietnam en minibus, vers le point de départ de notre trek… Fini le farniente, place à la marche ! Nous faisons la connaissance de notre guide ainsi que son assistant.
Pour ce premier jour de marche, je découvre des paysages jusqu’alors inconnus pour moi : la culture des rizières, en étages. Nous portons nos sacs pour la journée, alors que des porteurs se chargent de nos sacs des 15 jours.
Le midi, nous déjeunons chez des villageois Pathen, dans une maison simple. Nous apprenons à respecter les traditions des ethnies minoritaires du Vietnam, dont le culte des ancêtres : un autel se trouve dans chaque maison, il y est installé au moment du nouvel an de l’année qui suit la construction de la maison. Il comporte des bâtons d’encens, des offrandes, des photos des ancêtres et de « l’Oncle Ho Chi Minh ». Des règles sont à respecter : ne pas déposer son sac devant, ne pas s’asseoir devant, ne pas planter ses baguettes droites dans son bol de riz (apparentées aux bâtons d’encens sur l’autel).
Passant devant une école, nous apprenons que l’éducation est obligatoire jusqu’en fin de 3ème. Tous les lundis matins, les élèves se chargent d’apporter leur chaise pour la réunion hebdomadaire qui est en fait un hommage à Ho Chi Minh. A la campagne, l’école n’a lieu que le matin, l’après-midi les enfants mènent les buffles aux champs.
Le soir, nous nous installons chez des habitants Tay, en maisons sur pilotis, et prenons le « verre de l’amitié » à base d’alcool de maïs. Les maisons sur pilotis sont formées de la même manière quelle que soit l’ethnie : la basse-cour et les buffles au sol, et la pièce commune avec l’autel des ancêtres au premier, sur les planches de bambou. On retrouve l’autel des ancêtres, suspendu l’âtre (avec les réserves de nourriture), et au second le grenier à riz.
Le réveil ayant lieu à 4h du matin grâce à nos amis du dessous (coqs, canards, chiens…), nous attendons sous les moustiquaires le lever du soleil. Après le petit déjeuner, nous quittons la famille pour reprendre notre route le long de la rivière, parmi les cultures.
A midi, nous déjeunons chez des Tay, dans une maison sur pilotis chez un monsieur ayant fait appel à un chamane pour traiter des troubles du sommeil, d’anorexie, de troubles digestifs et d’anxiété ; troubles qu’il attribue au fait de ne pas avoir demandé aux ancêtres l’autorisation pour avoir construit sa maison. Nous avons la chance de pouvoir assister à la cérémonie du chamane.
Une longue marche nous attend l’après-midi, et nous changeons de district, arrivant chez une nouvelle minorité : les Dao à tunique longue. Mr Ben nous accueille dans sa maison sur pilotis. Les femmes chiquent les feuilles de bethen, ce qui leur rend les dents noires et brillantes
Le matin, nous commençons par visiter l’école du village où nous distribuons cahiers, stylos, feutres,… La randonnée se poursuit ensuite jusqu’à une rivière qu’il nous faut traverser. L’eau nous arrive aux genoux ou à mi-cuisse selon notre taille, mais le courant est assez faible pour nous laisser traverser sans nous faire emporter. Nous arrivons en fin de matinée dans un marché local chez les Nung.
Ayant marché à vive allure, nous arrivons dès 14h chez Mr Xinh et sa famille Tay, dans une maison sur pilotis. Après le déjeuner, l’après-midi est « libre » : nous partons pour une après-midi de marche facultative le long d’une rivière où nous découvrons la technique de pêche locale avec des dispositifs en bambou.
Au retour de la balade, nous pouvons nous baigner et nous laver dans la rivière, fraîche mais les douches n’étant pas courantes dans les campagnes vietnamiennes, se laver n’est pas un luxe !!!
Nous partons de très bonne heure (encore aujourd’hui, les coqs et canards nous ont évité la panne d’oreiller) pour notre plus longue et notre plus dure journée de trek, jusqu’au « Palais Céleste », dans le massif du Huang Sou Phi, à 1250m, sous une température et une hygrométrie très peu favorables au bien-être des randonneurs. Cependant, les magnifiques paysages nous font passer outre ces difficultés, et la marche reste très agréable.
Aujourd’hui, nous revenons aux maisons simples, très sombres mais où nous retrouvons tables et chaises, chez les Dao rouge.
Toute la journée, nous marchons à travers les rizières. Le guide nous explique l’intérêt de la culture en étages, à cause du relief. Après labourage, les paysans appliquent la technique de repiquage. Le riz nécessite une importante irrigation, de 5 à 10 cm de profondeur.
Dans les montagnes, les populations dévient une partie des rivières avec des tubes de bambous. La récolte se fait à l’aide d’une faucille ; selon les régions, il y a entre 1 et 3 récoltes annuelles.
Jusqu’en 2005, chaque nouveau-né recevait à sa naissance une parcelle de terre. Après la récolte, le riz est stocké dan les greniers. Une partie peut être vendue en cas d’abondance, sinon la totalité sert à l’alimentation de la famille.
Le midi, nous déjeunons chez les Dao Rouge dans une maison simple. Le soir, nous arrivons chez les Nung, en maison sur pilotis.
Aujourd’hui, nous sommes dimanche : jour de viande pour les habitants, qui ne peuvent se permettre ce luxe qu’une fois par semaine. En effet, depuis le début du trek nous sommes quasiment végétariens. Pour suivre la coutume, le guide achète un canard (un de ceux nous ayant réveillé à 4h30 ce matin), le met dans un sac et le laisse aux soins de deux porteurs, qui le secouent et le trimbalent tout le long de la marche de la matinée. Vers 11h, ces deux porteurs nous faussent compagnie, accélérant le pas. Lorsque nous arrivons à 13h chez Mr Phu, dans une famille Dao Rouge, le canard est plumé et prêt à être cuisiné avec gingembre et feuilles de cardamones !
L’après-midi, le chemin nous conduit chez les Dao à tunique longue, où les femmes brodent et fabriquent des colliers. Nous avons la chance de pouvoir prendre une douche, en face de la mare aux canards et animaux variés.
La randonnée ce matin nous mène à la Porte Céleste, ou Cong Troï, porte du Génie du Cheval. Nous jetons de l’herbe pour nous porter chance, et changeons ainsi de district. Le paysage change, nous entrons dans une forêt de marronniers et de bambous. Nous prenons notre déjeuner chez des Dao rouge, le lundi l’alimentation est très pauvre et uniquement végétalienne, étant donné que les gens ont payé plus cher le repas de la veille pour acheter la viande.
Ce soir, c’est déjà notre dernière nuit du trek, alors que nous commençons à nous habituer aux nuits à même le bambou, et à la basse-cour à toute heure du jour et de la nuit !
Ce matin, nous partons pour notre dernière matinée de randonnée, dans les cultures de riz noir servant à la fabrication de plantes médicinales, et de thé que les femmes sont en train de cueillir. Une tempête étant prévue dans les jours prochains, les populations commencent également la récolte du riz avec empressement.
Nous rejoignons le minibus, faisons nos adieux aux porteurs, et prenons la route pour Hanoï, avec une pause au village de Pan Hou, dans de petites cases perdues dans la campagne vietnamienne. Là, la récompense du trek nous attend : bain massant, massages, douche.
La visite du marché local est également très typique : au programme, pattes étalées, viande aux crochets des « boucheries », œufs couvés, fœtus d’oisillons, poissons… et des bouteilles d’alcool renfermant des corbeaux ou des serpents. Exactement comme dans les Bronzés font du ski !!!
Cette dernière journée est consacrée à la visite d’Ha Noï, capitale du Vietnam, 3 millions d’habitants, mais largement dépassée par sa rivale Ho-Chi-Minh-Ville, située plus au sud du pays.
Au programme aujourd’hui :
- La visite de la Pagode Tran Quoc, au bord du Grand lac ;
- La visite de la Pagode à Pilier unique ;
- Le passage devant le monument dédié à Ho Chi Minh, avec son tombeau, au bord de la place où il avait déclaré l’indépendance du Vietnam en 1945 ;
- La visite du Temple de la Littérature, dédié en grande partie à Confucius ;
- La visite du Musée d’ethnographie, intérieur et extérieur, reproduisant les habitats des minorités ;
- Le théâtre des marionnettes ;
- Le Petit lac d’Hanoï ;
- Les rues, ses boutiques, ses fils électriques enchevêtrés, ses pousse-pousse et ses évènements insolites…
J’ai essayé d’axer mon récit de voyage sur les populations, ayant été très touchée par les échanges ; j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop pour cela, je ne peux retraduire toutes les émotions à la fin de chaque parole, de chaque soin, de chaque sourire. Mais j’ai pu voir sur le site d’autres carnets de voyage, que je me suis encore interdite de lire avant de publier le mien, vous pourrez ainsi j’espère apprendre toutes les facettes du pays avant de vous y rendre à votre tour…
Voyage raconté par Laeti91
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