Le Canada côté nature

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"J'aimerais retourner au Canada", nous lance un jour notre ami. Nous avons toujours le pied poudreux et il n'en fallut pas plus pour que l'idée mûrisse et se transforme en projet concret. Nous avons donc réalisé ce voyage à deux couples : ce sera un séjour itinérant, proche de la nature avec un hébergement mixte camping-hôtel pour plus de souplesse dans nos déplacements. Le 2 août nous prenions l'avion pour Montréal.

Photo de voyage au  Canada

Camping au Canada de 1 mois (Août 2008) raconté par jbonamour

L'organisation du voyage

Nous réservons uniquement les billets d'avion et la location d'un véhicule spacieux. Nous emportons nos tentes igloos qui nous préserveront de nuits à la belle étoile et nous garantiront ainsi la possibilité de dormir en pleine nature.

Nous concoctons nous-mêmes notre itinéraire, sachant que le Québec reste un pays très accueillant et facile à voyager.

Les belles routes canadiennes nous mèneront à Niagara, puis dans le New Brunswick en pays acadien, en passant sur les rives du Saint-Laurent, sans oublier la Gaspésie, Québec et Montréal.

Dans ce carnet, je ne me substituerai aucunement aux guides touristiques, mais je vous relaterai en toute humilité le voyage comme nous l'avons vécu, en insistant plus sur le côté nature.

Vu la taille de ce carnet, chacun y puisera sa lecture selon ses envies dans la partie qui l'intéresse, voire dans la totalité... !!

C'est parti, pour les courageux que j'invite à me lire : je vous emmène.


L'arrivée à Montréal

A notre arrivée sur le sol canadien, la douanière s'étonna que nous n'ayons pas d'adresse à destination. 1608-2008 : les 400 ans du Québec battent leur plein et "nous risquons de coucher dehors" nous dit-elle !

Il s'en fallut de peu, alors nous quittâmes tout de suite la ville et prîmes l'autoroute direction les Chutes du Niagara pour trouver un emplacement de camping pour la nuit. L'isolement des lieux nous permit seulement un repas des plus frugal... Il pleuvait et la fatigue du voyage eut raison de nous. Nous fûmes réveillés de bonne heure par les écureuils dont les pommes de pin composant le repas tombaient allègrement sur les tentes !

Après une bonne nuit réparatrice, les vacances pouvaient commencer.


Les chutes du Niagara

Nous nous rendons pour la deuxième fois aux Chutes du Niagara, et l'émotion reste intacte. Sous un beau ciel bleu, elles prennent une dimension féérique.

Les chutes, en forme de fer à cheval, tombent d'une hauteur de 52 m. De superbes promenades permettent de les admirer de très près au niveau des cataractes et de plus loin en vue panoramique.

Notre "petit" détour par Niagara nous mène tout de même à 700 kms de Montréal !

Nous quittons Niagara vers le Nord en direction de Huntsville pour passer quelques jours dans le parc Algonquin.


Le parc Algonquin : seuls en forêt

Ce parc très verdoyant se situe dans l'Ontario et comprend plus de 2000 lacs. Le canoë y est roi. Nous séjournons au sud du parc dans un camping en pleine forêt composée de très grands arbres.

Il faut être vigilant pour éviter la visite des ours et les consignes le signalent à l'entrée du parc : fermer soigneusement les tentes, placer la nourriture éloignée du campement en hauteur, accrochée à la branche d'un arbre.

Chaque emplacement de camping est isolé et nous donne l'impression d'être seuls en forêt canadienne. Il est équipé d'une table de pique-nique et d'un foyer.
Il pleut beaucoup durant notre séjour et nous l'avons écourté en nous disant que toute cette verdure n'était pas un hasard et qu'un temps plus clément nous attendait vers l'est...
Nous nous dirigeons donc dans la région du Outaouais au Parc animalier Oméga de Montebello, non loin d'Ottawa.


Le parc Oméga à Montebello : les animaux en semi-liberté

Le Canada reste un endroit privilégié pour observer les animaux à l'état sauvage. Mais pour conserver toutes nos chances de les approcher sans leur nuire, ce parc est un bon compromis. Nous devenons donc pendant toute une journée, les invités, sur leur territoire, des bisons, oiseaux de proie, wapitis, daims, loups, ours qui vivent ici en semi-liberté.

Nous ne passons pas loin de Montréal et Québec mais nous décidons de les laisser de côté pour l'instant. Nous réservons leur visite pour la fin du séjour.


L'ambiance des campings : vivre en pleine nature

Les campings sont très bien aménagés et les emplacements propres. Pour la préservation de la nature ils sont bien intégrés dans l'environnement, quasi invisibles et disparaissent en hiver où la faune et la nature retrouvent toute leur place.

Il est souvent proposé, moyennant quelques cents, un fagot de petites bûchettes pour faire du feu. Ce travail incombe à nos "chums". Autour du feu, c'est toujours un endroit propice à "jaser" et les bavardages vont bon train. Nos cousins canadiens aiment la France et se font un plaisir de nous faire découvrir leur belle province. Nous les avons sentis très proches et respectueux de la nature.

Leur gentillesse naturelle nous désarçonne. Ils adoptent d'emblée le tutoiement et sont très accessibles et serviables, surtout si vous venez de France.

Nous avons dormi très peu à l'hôtel, beaucoup sous notre toile de tente, quelques en chalet construit de rondins de bois, ou encore dans un tipi, chauffé par un poêle à bois, à la lueur de la flamme et bercés par le crépitement des bûches...

Notre route suit la rive Nord du mythique fleuve Saint-Laurent et nous dépose aux Chutes de Montmorency.


Les chutes de Montmorency : une passerelle au-dessus des chutes

Ces chutes se trouvent à l'est de Québec, à une petite enjambée de Saint-Laurent de l'Ile d'Orléans, là où la rivière Montmorency se jette dans le fleuve. On accède par plus de 480 marches au pont suspendu au-dessus des chutes et qui permet à ceux sujets au vertige de se faire de petites frayeurs, mais quel régal. En redescendant, vous pourrez savourer une glace au "bar laitier" pour vous remettre de vos émotions !

Le restaurant "Le Manoir de Montmorency" propose une belle carte. Nous dînons en soirée à l'extérieur, en surplomb des chutes. Elles sont habillées pour l'occasion d'un éclairage de nuit les effleurant à peine et rendant plus mystérieux encore leur grondement.

Le lendemain, nous reprenons la route 138 qui est l'une des plus anciennes routes du Québec, mais aussi l'une des plus longues avec ses 1 300 kms, reliant Québec, Trois-Rivières, Tadoussac et Natashquan sur la rive Nord du Saint-Laurent.


Charlevoix - Saguenay

Nous ne perdrons donc jamais complètement contact avec la route 138 et elle sera notre fil conducteur, serpentant le long de la rive Nord du Saint-Laurent : La Baie Saint-Paul, Les Eboulements, La Malbaie, Port-au-Persil.

Nous prenons la route enveloppée dans un épais brouillard qui se dissipe en milieu de matinée.
De belles maisons colorées en bois jalonnent la côte.

Le calme et le silence du fleuve, sur lequel s'effilochent les dernières brumes matinales, ne sont troublés que par le clapotis de l'eau et les cris des cormorans écartant leurs ailes pour profiter des rayons du soleil levant : nous apercevons alors aux jumelles les premiers rorquals.

Nous avons parcouru près de 2 000 kms déjà depuis Niagara. Nous quittons le Saint-Laurent pour suivre la rivière Saguenay. Nous faisons une halte à l'Anse Saint-Jean et découvrons son pont couvert.


Le charme des ponts couverts

Les ponts ont été couverts pour les protéger des intempéries, ce qui leur confère beaucoup de charme et attire les passionnés et les photographes. Vous rappelez-vous ce film "Sur la route de Madison" avec Meryl Streep et Clint Eastwood, sur fond de ponts couverts aux Etats-Unis ?

Le pont couvert du Faubourg à l'Anse Saint-Jean vaut la peine de s'y arrêter. Chaque pont couvert au Canada a son histoire, et celui-ci apparaît au verso du billet de 1 000 dollars canadien.

Nous verrons aussi le pont couvert Louis Gravel à Sacré-Coeur en redescendant sur Tadoussac.

Également un autre pont couvert rencontré au hasard de notre route sur la rivière Matapédia : le pont de Routhierville qui date de 1931. Ses piles doivent être régulièrement vérifiées et réparées à cause des dégâts subis par les glaces en hiver.

Nous suivons toujours la rivière Saguenay pour remonter vers sa source au Lac Saint-Jean.


Le fjord du Saguenay - Chicoutimi - Le lac Saint-Jean

Le fjord du Saguenay forme une vallée glacière de toute beauté, encaissée et sauvage.

Ici les eaux salées du Saint-Laurent remontent à la rencontre des eaux douces du Saguenay et permettent aux mammifères marins tels les phoques et les bélugas d'y séjourner.

Les bélugas sont en voie d'extinction à cause de la pollution. La femelle doit attendre l’âge de 10 ou 12 ans pour se reproduire. De plus, elle donne naissance à 1 seul petit à la fois et seulement tous les 3 ans. Donc leur nombre déjà faible augmente très peu. Leur population dans le Saint-Laurent et la rivière Saguenay se trouve menacée.

L'eau est partout présente : lacs, rivières, fleuve, neige et glace en hiver et pluie en été. Un déluge s'abattit sur la ville de Chicoutimi en 1996. De son quartier, la maison blanche du Saguenay est la seule rescapée ayant bravé les flots qui emportaient tout sur leur passage. Elle est maintenant un musée remémorant la terrible catastrophe.

Nous montons au lac St-Jean mais il fait nuit et nous regagnons notre hôtel. Nos chambres nous réservent vue sur la rivière. Nous nous laissons bercer pour le bruit de l'eau.

Le lendemain, dès potron-minet, nous redescendons sur Tadoussac en empruntant l'autre rive du Saguenay.

Au programme : les baleines...


Tadoussac : les baleines

Encore une fois, il a fallu compter avec le brouillard matinal qui crée une atmosphère de fjord nordique au départ de Tadoussac.

Cette rencontre avec les mammifères marins n'a rien d'un face à face solitaire entre l'Homme et l'Animal : nous montons à bord d'un bateau à deux étages sur lequel les passagers sont nombreux.

Quelques appels radios plus tard, les organisateurs nous conduisent sur le lieu où les cétacés se sont regroupés et plongent pour rechercher leur nourriture : le cril. Dès qu'ils refont surface pour respirer, leur souffle est impressionnant par le bruit puissant et aussi par la hauteur de l'eau qu'il dégage.
Leur dos luisant affleure l'eau.

Même si cette sortie est très organisée, nous ne jouerons pas les blasés car le souvenir de ces baleines majestueuses reste émotionnellement très fort.

Il est possible de se rendre sur les lieux sur des bateaux plus petits pour approcher de plus près les animaux.

Après trois heures de croisière, nous regagnons la terre ferme. Pas pour longtemps car le lendemain nous prendrons le traversier aux Escoumins pour rejoindre Trois Pistoles sur la rive Sud du fleuve.


Le Canyon des portes de l'Enfer : l'enfer vert

Inutile de réserver longtemps à l'avance : vous vous présentez au guichet des départs. Ils vous donneront les horaires et vous réserveront une traversée tout de suite. Evitez tout de même d'y aller en fin de journée car vous risquez de ne traverser que le lendemain matin.

La traversée dure 1 heure 30 entre Les Escoumins et Trois Pistoles.

Nous débarquons à Trois Pistoles qui doit son nom aux pièces de monnaie. Beaucoup de Basques étaient venus s'installer par ici pour chasser la baleine au début du 20ème siècle et y sont restés.

Puis nous faisons une courte incursion dans le parc du Bic avant de repartir vers la rivière Rimouski. Baies, caps, forêt, anses et promontoires rocheux constituent ce parc magnifiquement "nature" où l'on peut apercevoir des phoques.

Nous découvrons le Canyon de l'Enfer, appelé ainsi pour avoir été un enfer vert pour les forestiers ayant exploités le bois. Les "draveurs" guidaient sur des radeaux les troncs d'arbres vers les moulins à papier sur les bords du Saint-Laurent, au péril de leur vie et de maladies.

Cet enfer le demeure pour le visiteur (je plaisante !!) quand il faut descendre plus de 300 marches pour atteindre le niveau de la rivière sur laquelle est jetée une passerelle vertigineuse de 63 mètres de haut, puis remonter le chemin, raide et ombragé, aménagé tout en bois, et enfin atteindre la passerelle. Elle balance légèrement à notre passage et nous offre une vue plongeante sur la rivière en contrebas : sensation forte garantie. Pour ceux sujets au vertige, s'abstenir !

Nous rejoignons ensuite les rives du Saint-Laurent jusqu'à Sainte-Flavie.


Sainte-Flavie : les sculptures de Marcel Gagnon

Nous sommes accueillis par les sculptures renommées de Marcel Gagnon : Le Grand Rassemblement. Leur particularité : elles sortent du fleuve en procession. Elles représentent des personnages grandeur réelle et sont faites de ciment ou de bois. Leur pied est baigné au rythme des marées. Tous les ans à la débâcle au printemps, elles sont réinstallées au bord du fleuve.

Nous longeons toujours la côte vers Matane, le Cap Chat, par la Route 132.


Les phares : gardiens des côtes

Nous arrivons au Phare de la Martre surveillant la côte, tout de rouge vêtu. Le phare actuel date de 1906.

Les amoureux des phares seront comblés sur les rives du Saint-Laurent, chacun son style, chacun ses couleurs : les phares du Cap Gaspé, de l'Ile de Miscou, de la Martre, du Cap au Saumon à Port-au-Persil, la Toupie à Tadoussac, le phare de Matane, de la Pointe-des-Monts.

On en compte plus de 40 mais très peu sont habités.


La rive Sud du Saint-Laurent : se laisser guider au fil de l'eau

Nous avons beaucoup de chance : nos espoirs météo se concrétisent car le soleil et le ciel bleu nous accompagneront tout le long de notre séjour en Gaspésie. Les paysages sont magnifiques et les dominantes de bleus et de verts signent nos reportages photos.

Les paysages de la Gaspésie nous rappellent beaucoup la Bretagne.

Nous tentons de monter avec notre véhicule dans les Monts Chic-Choc, mais faisons demi-tour : il faudrait un 4X4 !

Ce qui nous amène plus tôt que prévu dans le parc Forillon.


Le parc Forillon - Le Cap Gaspé

Les falaises de Forillon sont l'aboutissement de la grande chaîne des Appalaches. Les cormorans à aigrette viennent y nicher et nous ravissent de leurs envolées au vent entre falaises et eau.

Quelques phoques pointent le bout de leur nez et nous en reverrons à la Pointe du Cap Gaspé.

Pour atteindre le Cap Gaspé, il faut laisser la voiture. Une marche de 2 heures aller-retour sur un sentier en hauteur, nous fait découvrir les merveilleuses criques du Saint-Laurent. Le phare du Cap Gaspé est équipé d'un panneau solaire. De couleur blanche et rouge il surplombe les falaises inclinées et vertigineuses. Des colonies de phoques s'ébattent en bas. Attention, les ours se promènent par ici.

Nous reprenons notre véhicule. En longeant la côte, nous apercevons au loin le Rocher Percé.


Percé : son rocher percé

Un immense long rocher détaché de la côte avec sa voûte percée formant une arche naturelle, haut de 470 mètres représente l'emblème de Percé.

Sur certaines plages environnantes les agates et jaspes, pierres semi-précieuses, se détachent de la falaise sous la force des vagues qui les polissent. Chance et patience demeurent les maîtres mots pour en ramener le plus petit fragment ! Vous mettrez plus de chance de votre côté en vous adressant aux boutiques de souvenirs...

C'est de Percé que part le bateau qui nous conduit sur l'Ile de Bonaventure.


L'île de Bonaventure :chez les fous de Bassan

L'aller-retour se fait dans la journée. Il faut partir le matin en prévoyant une collation pour midi. Le bateau contourne l'île et passe sous des falaises où des milliers de fous de Bassan nichent. C'est le plus grand oiseau marin de l'Atlantique Nord avec une envergure entre 1,70 m et 1,80 m. Des oiseaux plongent en se laissant tomber tout droit tels des projectiles, tout autour de nous pour pêcher et nous offrent un spectacle magnifique. Magnifiques aussi tous ces phoques se prélassant à fleur d'eau sur les rochers au soleil.

Nous accostons et suivons l'un des sentiers pédestres pour atteindre l'opposé de l'île où se concentre la colonie des fous de Bassan : 121 000 oiseaux répertoriés en 2008, ce qui en fait la plus grande colonie au monde. Une forte odeur de plumes et de gouanneau règne mais le spectacle nous subjugue tant, que nos ouïes et odorat en font rapidement abstraction et nous profitons pleinement du spectacle. Le cri guttural des oiseaux est continu. Nous pouvons les approcher de très près sans les inquiéter !

Leurs beaux yeux bleus, entourés de noir, semblent soulignés d'un trait d'eye-liner. Le jaune très clair de leur tête glisse en dégradé vers les plumes blanches de leur corps qui se terminent en pointes noires sur le bout des ailes. Leur long bec gris-bleu est effilé pour se transformer en arme de pêche. Nous les voyons, inlassablement s'envoler, partir aux falaises pêcher, lisser leurs plumes, écarter leurs ailes, les mâles et femelles se frotter le bec, se faire des révérences, materner leurs petits qui ne sont que boules de duvet.

Pour les amateurs ornithologues l'endroit est incontournable, et les plus beaux objectifs des photographes sont de sortie.

Deux heures plus tard, nous nous faisons une raison : il faut repartir, à regrets... Cela restera un des temps fort de notre voyage.

La traversée est agitée pour le retour. Nous réservons un motel avec vue sur la mer pour cette nuit.


La Baie des Chaleurs : l'une des plus belles du monde

Nous quittons Percé par la route 132 vers Newport, New Richemond et entrons donc dans la Baie des Chaleurs réputée faire partie des plus belles baies du monde : nous n'avons pas eu cette impression. Peut-être n'étions nous plus à la bonne saison après le 15 août... Des paysages monotones, des bords de mer déserts, des vallons et des forêts jalonnent notre route depuis Percé. Le plus beau de la Gaspésie serait-il passé ?

Nous montons nos tentes pour la nuit dans un camping familial. Nous avons dû bien nous couvrir car la nuit a été froide : nous pensons au-dessous de 10° !

Le parc national de Miguasha : nous ne faisons qu'y passer. Non pas qu'il soit inintéressant, mais les parcs sont si nombreux et tous aussi passionnants les uns que les autres : nous devons faire un choix ! Ce parc est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco pour son site très important de fossiles.

Le lendemain, en même temps que nous contournons l'estuaire de la rivière Matapédia, nous entrons au New-Brunswick pour nous diriger vers Campbellton, puis Bathurst.


Le New-Brunswick : chez nos cousins Acadiens

D'emblée notre attention est attirée par les nombreuses décorations aux couleurs du drapeau acadien : bleu - blanc - rouge avec une étoile jaune dans le bleu.

Les cordages des bateaux dans les ports sont aux couleurs acadiennes, le bas des poteaux téléphoniques, les portails de maison, les offices de tourismes, les plaques d'immatriculation des voitures...

Les acadiens sont accueillants et très chaleureux. Nous décidons donc de mieux connaître leur histoire et nous rendons à Rivière-du-Nord au Village Historique Acadien.


Le Village Historique Acadien : la vie d'antan

Une journée entière était nécessaire pour remonter le temps et pour nous imprégner du mode de vie d'antan des Acadiens. Les bâtiments sont des originaux remontés à l'identique sur le site. Le personnel fait revivre le village en costume d'époque : ferme, imprimerie, forge, école, etc... Un peu comme dans nos écomusées.

Des animaux sont encore aujourd'hui élevés dans les fermes et nécessitent quelques cultures environnantes. Du lin, destiné à l'époque au tissage, pousse également sur place, ainsi que des plantes potagères. Car la cuisine se fait encore ici comme dans les temps anciens, dans les marmites suspendues à la crémaillère dans l'âtre où rougeoie le feu de bois.

Toutes les odeurs cohabitent pour vous chatoyer les narines : odeurs de cuisine longuement mijotée, odeur des copeaux de bois et de la sciure fraîchement travaillés, odeur des bêtes dans les carrés de pré et les étables, odeur de l'encrier à l'école et des encres de l'imprimerie, odeur étouffante de la farine au moulin, odeur de la fumée du feu de bois, et j'en oublie...

Et les bruits me direz-vous : bruit des scies et rabots, bruit de la rotative qui imprime, bruit du rouet filant la laine, bruit du marteau sur l'enclume ou sur la tête du clou fait maison, gloussement du dindon, hennissement du cheval, tintement de la cloche, et là j'en oublie encore...

Nous sommes montés dans la charrette tirée par deux beaux chevaux de trait pour rejoindre le parking voitures : je vous entends dire que nous sommes de piètres voyageurs aux mollets bien fragiles ;o), mais si, nous étions bien fatigués au retour !

Ce sont nos chevaux vapeur qui nous conduisent vers Caraquet le lendemain, puis vers l'Ile de Miscou, tout au bout de la péninsule, au bout du monde...


L'île de Miscou : phare du bout du monde

Cette péninsule est formée d'un chapelet d'îles s'avançant pour former l'entrée sud du golfe du Saint-Laurent, délimitant ainsi la Baie des Chaleurs. Les différentes îles sont reliées entre-elles par des ponts : Shippagan, Lamèque et le dernier à Miscou Harbour pour enfin atteindre l'Ile de Miscou.

Le phare de Miscou veille sur l'entrée de la baie depuis 1856. La tour fut construite avec des arbres taillés à la main. Une corne de brume prévient les navigateurs des écueils.

L'île a un paysage dunaire et de toundra. Ce tapis de végétation courte prend des couleurs rouge feu en automne. En été, la couleur verte prédomine.

Aujourd'hui 20 août, il nous faut penser à nous rapprocher de Montréal et nous faisons près de 4 heures de route pour rejoindre Ristigouche, lieu de la difficile bataille du même nom.


Ristigouche : haut lieu historique de bataille navale

Cette bataille opposa les anglais aux français qui se disputaient la possession de la Nouvelle France en 1760.

A ristigouche, nous visitons le centre d'interprétation remémorant cette terrible bataille navale.

Les français se sont faits prendre dans le fond de la Baie des Chaleurs comme dans une souricière. Ils pensaient pouvoir remonter la rivière et ont été surpris par le peu de profondeur des eaux. Les vestiges de leur frégate : le Machaut, sont exposés dans le musée avec toute une collection d'objets récupérés dans l'épave.

Le traité de Paris marque le démantèlement de la Nouvelle France et le Canada appartiendra à la Grande-Bretagne.

Il n'y a pas de voyage au Québec sans une visite à la cabane à sucre. Nous quittons donc Ristigouche par la route 132 pour nous y rendre de ce pas.


Erablière du Bois Joli : la cabane à sucre

Cette route suit la rivière Matapédia. Nous nous arrêtons sous un doux soleil à la Rivière-du-Loup visiter les chutes d'une trentaine de mètres de haut qui fournissent une usine hydro-électrique. En saison un traversier relie la ville à la région du Charlevoix sur la rive nord.

Dans la petite ville de Kamouraska, les toits de certaines maisons, en bois, ont une forme particulière de coque de bateau renversée.

Pour la cabane à sucre, notre choix s'est porté sur l'Erablière du Bois Joli à Saint-Jean-Port-Joli. L'importance des propriétés se mesure en "entailles" et celle de Bois-Joli en comptabilise 2000 par an, ce qui en fait une propriété importante. L'été reste saison morte pour l'exploitation du sirop d'érable qui connaît la pleine production au printemps à la montée de la sève, alors que la neige fond.

De magnifiques sculptures réalisées sur bois brut, retracent le temps des sucres.

Nous quittons la cabane à sucre plus riches de quelques succulents millésimes de sirop d'érable et de merveilleuses recettes.

L'appel de la ville se fait sentir... et nous voilà partis pour Québec.


Québec : une ville à taille humaine !

Nous franchissons le Pont de Québec en début d'après-midi. C'est un pont métallique fait d'entrecroisements de métal rivetés. Les véhicules, mais aussi les trains l'empruntent.

Nous trouvons un grand parking en ville basse, rue Dalhousie, près du Musée de la Civilisation. Il vaut mieux en effet parcourir la ville haute à pieds, le stationnement étant difficile. De plus, de ce parking, votre trajet pédestre passera par la rue du Petit Champlain dans le Vieux Québec pour monter au Château de Frontenac.

Le château de Frontenac domine la ville de ses toits verts, ses hauts murs couleur saumon et ses nombreuses tourelles. C'est un hôtel luxueux.

Nous déjeunons à la terrasse du "Restaurante Il Teatro" près de la Porte Saint-Jean, dans la ville haute avant de faire un peu de lèche-vitrines dans la très touristique rue St-Jean.

La visite du Parc de l'Artillerie et de son musée nous instruit sur 250 ans d'histoire militaire.

Plusieurs fresques murales décorent les rues : la fresque du Petit Champlain (au 102, rue Champlain) retrace les moments importants de l'histoire du Cap-Blanc - la fresque des Québécois (à l'angle de la rue Notre-Dame), un trompe-l'oeil de 400 m2, évoque l'histoire de Québec.

De la promenade de la terrasse Dufferin, au pied du Château de Frontenac, nous embrassons d'un coup d'oeil le fleuve St-Laurent et la ville basse. Des artistes peintres et des musiciens animent l'esplanade.

Nous garderons un agréable souvenir de la ville de Québec qui a su préserver sa taille humaine et où il fait bon flâner dans les ruelles et escaliers en s'attardant sur les places où se donnent des concerts de musique classique pour les festivités.

Demain nous nous rendrons sur l'Ile d'Orléans.


L'Ile d'Orléans : le potager du Québec

C'est par l'unique pont : le pont de l'Ile d'Orléans, que nous mettons pieds sur l'île. La route 368 en fait le tour. Les villages s'égrènent de Saint-Pierre, en passant par Sainte-Famille, Saint-François, Saint-Jean, St-Laurent pour arriver à Sainte-Pétronille. Dans chacune de ses charmantes bourgades nous voyons poindre le clocher d'une église.

Félix Leclerc a choisi Saint-Pierre pour y raccrocher définitivement ses souliers. Des admirateurs lui déposent les leurs en souvenir dans le petit cimetière.

Sur l'île, la terre fertile permet le maraîchage qui fournit salades, poireaux, fraises, pommes de terre, carottes aux meilleures tables québécoises. La vigne y prend aussi une grande place, ainsi que les vergers et les exploitations laitières. Tout ceci contribue à faire de l'île le jardin potager du Québec et nous retrouvons toujours dans nos assiettes tous ces ingrédients de qualité, équilibrant et colorant nos repas !

Le Lendemain, nous prenons notre dernier bain de nature dans Les Laurentides, au Mont-Tremblant, avant de rejoindre Montréal.


Le Mont-Tremblant : l'évasion des Montréalais

La route monte, monte, monte, et pour cause, le Mont-Tremblant avec ses 850 mètres d'altitude est la plus haute montagne du Québec.

C'est un lieu de villégiature prisé des Montréalais l'été et renommé pour son domaine skiable l'hiver.

Les nombreux lacs environnants permettent aux hydravions de se poser et ils stationnent sur l'eau, à proximité des pontons à bateaux jouxtant les villas.

Nous y restons peu de temps car il faut compter 4 heures de route A/R de Montréal.


Montréal : la moderne

Les gratte-ciels vitrés du quartier des affaires abritent des banques, des assurances, des multinationales. Levez la tête vers le sommet et le vertige vous prend ; pour peu que les nuages défilent, le tournis vous gagne. Nous voilà réduits à l'état de fourmis dans le dédale des rues !

Nous prenons l'une des multiples entrées des centres commerciaux pour nous engouffrer dans la ville souterraine.
Là, nous accueille une ville dans la ville avec ses centaines de boutiques sur plusieurs étages.

Le bus et le métro arrivent directement en gare souterraine. Les allées de circulation ne donnent pas du tout une impression d'enfermement car elles sont larges et des puits de lumière extérieure les éclairent.

Nous regagnons la surface et arrivons au Palais des Congrès. C'est un bâtiment bas composé de vitres multicolores.

Ce quartier très moderne de Montréal contraste avec les rues ombragées des quartiers résidentiels où les maisons construites de briques rouges sont accessibles chacune par un escalier. Ces escaliers extérieurs sont une institution à Montréal.

La Basilique Notre-Dame est un édifice religieux incontournable à Montréal. Extérieurement, elle n'est pas trop mise en valeur, se trouvant étouffée par la modernité et la hauteur des immeubles alentours sur la Place d'Armes. Mais ne manquez pas d'y entrer. Vous y découvrirez des vitraux magnifiques, des sculptures superbes et un orgue de toute beauté. Les couleurs bleues et dorées prédominent. L'élégance de cette basilique nous a marqués.

Puis nous nous rendons au biodôme. Le biodôme nous emmène en voyage sous ses coupoles dans 5 univers différents : en forêt tropicale humide, dans l'érablière des Laurentides, dans le golfe du Saint-Laurent, sur les côtes du labrador et dans les îles antarctiques : 5 écosystèmes où plus de 4500 animaux et plus de 700 espèces végétales vivent ici comme dans leur milieu naturel !

Nous profitons de la proximité du Stade Olympique pour monter au sommet de la tour inclinée et avoir une vue d'ensemble sur la ville jusqu'au fleuve Saint-Laurent.

Le lendemain, c'est encore en prenant de la hauteur que nous jetons un dernier regard sur ce pays magnifique et chaleureux, par le hublot de notre avion qui nous ramène sur le vieux continent.



Nous avons parcouru environ 7500 kms pendant ce voyage. Le Canada a pour réputation de se montrer à chaque saison comme un pays différent. Nous aimerions donc y retourner -peut-être pendant l'été indien- en nous arrêtant plus longtemps dans certaines régions et en prenant notre temps...

Voyage raconté par jbonamour

Photos Carnet de voyage au Canada


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Recommandations pour ce voyage

Les plus...

  • Les fous de Bassan sur l'île de Bonaventure et la Gaspésie
  • L'accueil des Canadiens et leur cuisine délicieuse et équilibrée
  • Les ponts couverts
  • Les chutes du Niagara
  • Les baleines et mammifères marins du Saint-Laurent

Les moins...

  • Les grosses pluies dans le parc Algonquin
  • Les "black flies" dans la région de Grande Anse au New-Brunswick
  • Après le 20 août, le temps devient plus frais
  • Bien évaluer le temps de parcours et les distances dont la longueur peut vous surprendre !

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