La vie sauvage africaine

C'est dans le parc de Hluhluwe réputé pour ses rhinocéros que nous avons commencé la "chasse aux Big Five. Le premier fut le rhinocéros, ou plutôt les rhinocéros.

En effet, deux espèces vivent en Afrique : Le rhinocéros noir et le rhinocéros blanc, dit de Burchell. Si l’on parle de rhinocéros blanc ou noir, en fait ils sont tous les 2 gris. Leur coloration provenant de la boue qui recouvre leur peau. On les distingue par leur lèvre supérieure : celle du rhinocéros noir est adaptée pour saisir le feuillage et les jeunes pousses d'arbres en l'arrachant tandis que celle du rhinocéros blanc est plate et convient mieux pour brouter de l'herbe. Ils peuvent donc coexister au sein du même écosystème. De plus le rhino noir est plus rare à voir mais beaucoup plus agressif.

Les rhinocéros d'Afrique possèdent sur le mufle deux cornes formées de kératine, contrairement à ceux d'Asie qui n'en ont qu'une. Bien qu’apparu il y a près de 60 millions d’années, les rhinocéros sont aujourd’hui en voie d’extinction à cause du commerce de leur corne. Dans les années 1970, on comptait 65 000 rhinocéros noirs d’Afrique. En 1993, ils n’en restaient plus que 2550…

Le rhinocéros, noir ou blanc, a un très bon odorat, mais les oreilles et les yeux jouent un rôle secondaire. Il ne voit rien à moins de 20 mètres. C'est un BIG car il peut mesurer jusqu'à 4 mètres, 1,90 m de haut au garrot, et peut peser jusqu'à 3 tonnes. C'est le plus gros mammifère terrestre après l'éléphant mais qui est capable de courir jusqu'à 50 km/heure et de faire volte face en pleine course.

Notre deuxième Big Five fut l'éléphant, et quel éléphant ! Un vieux mâle grincheux et solitaire, pas du tout sympa. Il paraît que c'est la caractéristique des vieux mâles seulement.

La première fois que nous l'avons rencontré nous étions sur un petit chemin surplombant cet éléphant. Le ranger nous explique qu'il n'aime pas être en position inférieure, il doit toujours tout dominer. L'éléphant s'est mis alors dans une rage folle, arrachant tout ce qui se trouvait autour de lui. Nous l'avons vu ainsi déraciner des arbres entiers avec sa trompe, c'était vraiment très impressionnant. Mais de loin, nous trouvions ça plutôt rigolo de voir cet éléphant s'exciter tout seul. Puis nous avons continué notre chemin. Mais au détour d'un virage, voilà qu'il nous attendait de pied ferme. Je dirai même de ses quatre pattes énormes. Le ranger, est un zoulou qui apparemment n'a peur de rien. Il entame donc un petit jeu avec l'éléphant, et s'amuse à le narguer. Il avance, puis il recule, puis recommence à avancer...

L'éléphant se cache (en fait il met la tête derrière un arbre mais on voit son corps). Il nous guette. Je n'en perds pas une miette et mitraille toute une série de photos. Dommage que je n'avais pas de caméscope. Cependant je ne suis pas très tranquille, nous sommes tous les deux, mon mari et moi, dans une jeep découverte, avec un zoulou qui joue un jeu dangereux avec un mastodonte de plusieurs tonnes et bien décidé à ne rien lâcher.
Le ranger avait envie de forcer le passage puis avancer et dépasser l'éléphant. Mais l'autre ne le voit pas de cette manière. Il se met en plein travers de la route pour nous barrer le passage. Puis d'un seul coup, ça se gate. L'éléphant, qui était à une dizaine de mètres, se met à courir dans notre direction, la trompe en l'air et pousse des barrissements effrayants. Je ne prends plus de photos, j'ai l'impression de ma dernière heure est venue, qu'il va nous balayer d'un coup de trompe, comme les arbres. Il touche presque le pare buffle de la jeep. Alors là, le ranger réagit, et il a aussitôt enclenché la marche arrière. Nous avons parcouru ainsi plus de 500 m, laissant ce vieil éléphant grincheux. Ce zoulou était il un professionnel ou un inconscient ? On préfère ne pas savoir. Pourtant il plaisantait encore. Il plaignait mon mari parce qu'il n'avait qu'une seule femme. Lui il en avait 4 et voulait passer chef, pour en avoir plus encore.

Après ce fut plus calme. Nous avons rencontré d'autres animaux : des zèbres, un chien sauvage africain (ou lycaon), le phacochère, le grand koudou, des impalas, mâles et femelles, des singes, des babouins très occupés à s'épouiller. Le soir nous avons diné devant un grand feu dehors allumé en notre honneur. Il y a très peu de monde. Les 12 bungalows ne son pas occupés, seulement 2 ou 3.

Comme l'histoire s'est bien terminée, je garde un bon souvenir de cet épisode où l'adrénaline était à son maximum. Je suis contente de pouvoir vous faire partager cette expérience, car je suis sûre que, comme moi, beaucoup de monde connait les éléphants d'Asie si sympathiques et ne pensais pas que c'était un animal aussi teigneux.

Après avoir traversé le Swaziland (où il n'y a pas grand chose à voir), nous avons été au Djuma Bush Lodge. Là nous y sommes restés deux jours, et au cours de 4 safaris nous avons pu voir les 3 autres Big Five, à savoir : le lion, le léopard et le buffle. Et bien sûr, plein d'autres animaux connus et moins connus.

Tout d'abord, avant de nous installer au Djuma Bush Lodge, qui est magnifique, nous avons dû parcourir une vingtaine de kms sur une piste de sable où, à chaque instant, on risquait de s'enliser. Il ne fallait surtout pas s'arrêter sinon, on ne repartait pas. De temps en temps, nous rencontrons des impalas en liberté dans le parc.

Pour notre premier safari au Djuma Bush, nous apercevons tout d'abord le Buffle, ou plutôt les buffles car il y en a des milliers. Notre petite jeep circule au milieu d'un immense troupeau, il y a des milliers de bêtes.

Notre ranger nous emmène dans une autre partie de la réserve où une petite famille de lions se reposent tranquillement. Il nous approche très près. C'est un instant magique.

Le lion, un prédateur fascinant. Majestueux et puissant, le lion suscite un intérêt particulier pour les amateurs de safari-photo que nous sommes. Dans tous les cas, le lion ne laisse pas indifférent. C'est le félin que l'on veut voir et que l'on veut entendre rugir. Nous avons bien vu les lions mais ils étaient en pleine sieste, et pas envie de rugir.

Voilà, nous en sommes à 4 Big Five et il nous manque le léopard. Celui ci est très difficile à voir car il ne sort que la nuit pour aller chasser.

Notre ranger a repéré un léopard qui est perché sur un arbre et nous domine avec dédain. Le driver arrête le moteur, et nous restons là immobile à l'observer. Qu'il est beau ! Il nous fixe de ses grands yeux d'un regard profond. Que pense t il ? Le ranger nous dit de ne pas faire un geste, et de ne pas parler. Surtout ne pas se lever.

Soudain le léopard descend de son arbre et vient faire le tour de la jeep. Il la longe maintenant du coté droit. D'un bond il pourrait sauter. Mon mari essaie de le photographier, mais il n'arrive pas à faire la mise au point. Il décolle son oeil de l'objectif, et… se trouve nez à nez avec le léopard qui l'observe. Lequel est le plus étonné des deux ? On ne sait. Le léopard est si près que mon mari pourrait le toucher, mais il s'en garde bien.
Quel moment merveilleux, j'y pense encore.

Le lendemain matin, nous sommes revenus au même endroit, mais plus rien. Nous avons retrouvé un autre léopard un peu plus loin. Cette fois ci c'est une maman. Elle a chassé pendant la nuit et ramené une petite bichette pour son petit. Nous avons ainsi assisté au déjeuner de l'ainé des bébés léopard tandis que le second attendait sagement son tour.

Dans le parc Hluhluwe, nous avons aussi rencontré d'autres animaux : des zèbres, le chien sauvage africain (ou lycaon), le phacochère, le grand koudou, des impalas, mâles et femelles, des singes, des babouins très occupés à s'épouiller.

Dans la réserve Sabi Sand, nous avons vu aussi des girafes, des zèbres, chacal, hippopotames, la hyène et son petit, des antilopes de tous genres… mais aussi de magnifiques oiseaux.

Tous ces animaux, nous avons pu tous les identifier grâce aux explications de notre ranger et un petit guide qu'il nous avait remis. A la fin du séjour, on nous a remis un beau diplôme.

Le dernier jour, nous rejoignons Johannesbourg (Jo'burg) où nous devons rendre la voiture à l'aéroport. Quelques kms avant d'arriver on s'arrête à une station service pour refaire le plein d'essence. Il y a beaucoup de monde. On fait la queue. C'est alors qu'un gros 4x4 recule, et nous ayant pas vu nous fonce carrément dedans. Le portière de mon coté (à gauche) est complètement défoncée et moi coincée à l'intérieur. Et voilà constat à l'étranger. Ce sont des touristes belges. Heureusement ils parlent français et reconnaissent tous les torts. On a fait 5000 kms et on se fait emboutir à l'arrêt. C'est rageant. Comment ça va se passer ? Mon mari est très énervé, il a peur de rater l'avion.

Après avoir perdu beaucoup de temps, rempli les papiers, pris des photos, on repart et... on se fait arrêter par un flic pour excès de vitesse. Nous savons pertinemment que ce n'est pas vrai, mais ce n'est pas notre jour de chance.

Il nous demande une amende d'une somme exorbitante. 500 rands si je me souviens bien. On joue aux parfaits imbéciles qui ne comprennent rien.
Finalement, on repart après s'est délesté d'un tout petit billet de 10 rands de la main à la main, sans papier... Une vieille habitude j'ai ouvert mon porte feuille presque vide et "voyez c'est tout ce que j'ai, le séjour est fini, on prend l'avion ce soir" le tout dans un anglais complètement imparfait.

Finalement tout s'est très bien passé, aucun problème pour rendre la voiture à l'agence, et comme on avait pris assurance tout compris nous n'avons pas eu de suites. Tout est bien qui finit bien. Vol de retour parfait.