Venise la bellissima

Découvrir Venise, c'est admirer un patrimoine exceptionnel. Un patrimoine évanescent et promis à une disparition certaine car les eaux de la lagune ronge peu à peu les fondations de la ville vouant aux abîmes les merveilles de cette cité qui n'a rien d'éternel. Sans entrer dans les détails historiques qui virent la fondation et l'essor de la ville, il est à noter, cependant, que l'architecture unique de la ville fut influencée par les divers courants de civilisation du premier siècle après Jésus-Christ . Il est assez prodigieux de voir l'art byzantin, roman, gothique se mêler et se disputer les façades des palazzii.

Il est difficile de tout visiter et de tout voir. Mais, une visite du sestiere de San Paulo et celui de San Marco vous comblera par la diversité des monuments et des ambiances. A San Marco, il faut se laisser subjuger par la magnificence et la splendeur du Palais des Doges, la réplique fantasmée du palais du roi Salomon. La Basilique San Marco est un lieu incontournable de visite mais à la beauté voyante de San Marco, je préfère le charme d'albâtre de l'église Santa Maria della Salute à la punta della Laguna qui lui fait face,de l'autre côté du Grand Canal.

Si vous avez autant de chances que moi, vous aurez un soleil généreux et un ciel bleu irréprochable qui baignera votre visite d'une lumière douce et bénéfique.

Venise est une ville d'art et parmi les illustres noms qui ont tant aimé cette cité : Wagner, Sand, Musset... Tant de noms qu'il est inutile de tous les cataloguer ici. Cela nous amène à la question des musées et, hélàs, il est triste de constater que les billets d'entrée sont très élevés, en particulier pour la fondation Peggy Guggenheim. Malgré une collection intéressante mêlant Magritte, Ernst, Kandisky et Picasso, la visite de la fondation m'a laissée sur ma faim.

Méfiez-vous des artistes de rue qui proposent "leurs" oeuvres à des prix inabordables. Il ne s'agit que de photocopies ou de reproductions "made in China". Sur tous les aquarellistes croisés à Venise, je n'ai vu qu'un seul artiste qui peignait vraiment. Il vendait ses oeuvres à partir de 5 euro (beaucoup moins cher que les 50 euro demandés ailleurs). On ne vous le dira jamais assez : l'aquarelle fait gonfler le papier donc si on vous vend un papier lisse et régulier, qui n'a pas été travaillé, tant pis pour vous.

A Venise, les pigeons ne sont pas toujours ceux qui ont des ailes et font "rou-rou" sur la place Saint-Marc. Votre statut de touriste avec l'appareil photo accroché autour du cou fera de vous la cible privilégiée des pirates des canaux.

Les pirates des canaux vendent des contre-façons de sacs haute couture et autres "merdes" en tout genre. Ils peuvent aussi vous poursuivre pour vous coller trois roses dans les mains en surjouant l'admiration du genre : "Toi, tu es tellement bella que tu mérites ces roses. Prends-les, c'est mon hOmmage à ta splendeur... Bon, où est le porte-monnaie de ton homme pour me payer mes roses ?"

Une autre technique des pirates des rues est de bousculer une dame afin de créer une bagarre avec le chevalier servant de celui-ci, qui, très souvent, prendra à partie le pirate sans se douter que celle-ci feindra l'évanouissement ou poussera des cris déchirants d'agonie si, par malheur, il est bousculé à son tour. Il acceptera de ne pas porter plainte contre quelques billets.

Les pirates des canaux peuvent aussi être restaurateurs et proposer des lasagnes décongelées à plus de 18 euro. Flâner et prendre le temps de choisir l'honnête trattoria où vous mangerez bien pour 15 euro vaut le détour. Je conseille, pour ma part, la Trattoria della Donna Onesta...

Enfin, les gondoliers offrent des tarifs particulièrement élevés. A vous d'évaluer ce que vous pourriez faire d'autre avec 80 euro + suppléments divers.